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L'ancien président béninois Thomas Boni Yayi sous pression

2 mai 2019

Les forces de l’ordre ont délogé ce jeudi par des tirs d'armes automatiques  une centaine de partisans de l’ancien président, Thomas Boni Yayi. Le bilan provisoire fait état d’au moins trois morts.

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Benin,  Krawalle in Cotonou
Image : Getty Images/Y. Folly

"La sécurité de Thomas Boni Yayi est menacée" (Adam Lafia)

Les manifestants étaient réunis depuis le mercredi 1er mai aux abords de la résidence de l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi à Cotonou pour lui apporter leur soutien et empêcher son éventuelle arrestation.

Ils ont érigé des barricades, brulé de pneus et lancé des pierres contre les forces de l’ordre.

Des témoins ont vu des militaires tirer sur ces manifestants. Des informations confirmées par l’AFP.

"Je pense que la sécurité de l'ancien président est véritablement menacée. Le Bénin n'est plus en démocratie. Nous demandons aux instances internationales, africaines de venir au secours du Bénin", se plaint Adam Lafia, membre du bureau politique national des FCBE (Forces cauris pour un Bénin émergent), le parti de l'ancien chef d'Etat Thomas Boni Yayi. "Venez nous secourir. Le Bénin est en danger. Notre démocratie est par terre. Nous sommes dans une dictature. Faut pas qu'on attende qu'il y ait des milliers de morts avant de venir faire le médecin après la mort."

Nous avons tenté à maintes reprises d’avoir la réaction des autorités béninoises. Sans succès.

L'ultimatum des anciens présidents

La crise politique est née du fait que l’opposition n’a pas été autorisée par la Commission électorale nationale autonome (CENA) à participer aux élections législatives du 28 avril dernier. Ce scrutin a été marqué par près de 80% d’abstention. Un chiffre inédit pour un pays comme le Bénin, habitué aux joutes électorales, et où le multipartisme est effectif depuis l’avènement de la démocratie au début des années 90.

Écoutez l’interview que nous accordée le député de l’opposition Eric Houndeté, premier vice-président de l'Assemblée nationale sortante du Bénin.

Selon plusieurs analystes, c’est l’ultimatum lancé mardi au président Patrice Talon par les anciens présidents Thomas Boni Yayi  et Nicéphore Dieudonné Soglo qui a provoqué cette escalade. Les deux hommes avaient donné jusqu’à mardi soir à l’actuel chef de l’État pour arrêter le processus électoral. Un appel qui n’a pas été suivi.

Une législature monocolore

D'habitude bruyantes, les rues de Cotonou, la capitale économique du Bénin, étaient désertes ce jeudi après-midi. L'armée contrôlait la circulation et les principales artères de la ville étaient inaccessibles.

C’est dans ce contexte de tension que la Cour constitutionnelle a promis annoncer les résultats définitifs des élections législatives du 28 avril 2018.

Benin,  Krawalle in Cotonou
Un véhicule blindé de la Police Républicaine dans les rues de Cotonou.Image : Getty Images/Y. Folly

La Commission électorale nationale autonome (Cena) du Bénin a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi, les résultats provisoires des élections législatives du 28 avril qui a vu la participation de seulement deux partis politiques : le Bloc Liberal et l'Union Progressiste.

L'Union progressiste, selon les tendances publiées totalisent 645.214 voix pour 47 sièges probables et le Bloc républicain 502.411 voix pour 36 sièges probables.

Interview de Don Clam Abalo, porte-parole de l'Union sociale libérale (USL) de l’opposant Sébastien Ajavon.

En l’absence de l’opposition, la prochaine législature du Bénin sera monocolore, puisque composée uniquement des partis politiques de la mouvance présidentielle.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona