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La Bundeswehr a un pète au casque

Sandrine Blanchard | Volker Wagener
4 mai 2017

​​​​​​​La Bundeswehr est secouée par plusieurs scandales. L'un des derniers en date remonte à la semaine dernière, où un officier apparemment proche de l'extrême-droite a été arrêté. Il aurait préparé des attentats.

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Deutschland Soldat in der Grundausbildung mit Gefechtshelm in Parow
Image : picture-alliance/dpa/S. Sauer

Un officier de la Bundeswehr a été arrêté il y a quelques jours. Apparemment proche de l'extrême-droite, il est soupçonné d'avoir préparé un attentat tout en se faisant passer pour un réfugié syrien. Ce dernier cas s'ajoute à d'autres affaires qui ont éclaté ces derniers mois au sein de l'armée allemande. 


Humiliations sexuelles, bizutage, slogans néonazis

 

Joachim Gauck, l'ancien président allemand, ou encore le ministre de la Justice, Heiko Maas. Deux personnalités qui, selon le quotidien Bild, figuraient sur une liste de personnes à éliminer que le suspect, Franco Albrecht, aurait rédigée. L'officier de 28 ans a été placé en détention. Mais dans la base où il servait, celle de la brigade franco-allemande située près de Strasbourg, on a retrouvé des reliques de l'armée hitlérienne, la Wehrmacht : des armes d'époque, des casques, des affiches, des slogans nazis. Or l'officier allemand avait déjà fait part de ses vues extrémistes, notamment dans un mémoire de l'école française de Saint Cyr en 2013. Un correcteur français en avait alerté la hiérarchie militaire allemande... qui n'a rien fait.

Verteidigungsministerin Ursula von der Leyen
La ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, veut faire le ménage dans l'armée mais s'attire des critiques des troupes et du SPDImage : picture-alliance/dpa/G. Fischer

D'autres soldats de la Bundeswehr se revendiquant de l'idéologie néonazie ont récemment été débusqués. L'affaire, qui vient s'ajouter à des cas de maltraitance dans des casernes, a pris de telles proportions que la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, a annulé un déplacement aux Etats-Unis :

« Nous avons un réel problème de comportement de la hiérarchie, sinon nous n'aurions pas tous ces cas très différents, d'humiliations sexuelles, de bizutages, de partisans de l'extrême-droite qui ont été dissimulés si longtemps. Il faut que nous en discutions. »

 

La Bundeswehr doit-elle faire peau neuve?
 

Mais Rainer Arnold, chargé des questions de Défense au sein du groupe parlementaire social-démocrate, réclame davantage de nuances à la ministre :

« Un responsable ne peut pas jeter ainsi le discrédit sur toute une institution en invoquant un problème de comportement. C'est inacceptable. Madame la ministre, si l'on en croit ce que disent les troupes, est en train de perdre toute confiance de la base. Les soldats sont en colère. Si l'on veut une armée moderne, il faut la diriger de façon moderne et exemplaire. »

Un responsable de la formation de la Bundeswehr a été suspendu. La ministre veut faire le ménage pour éliminer toute suspicion d'accointances de l'armée actuelle avec les pratiques de celle du Troisième Reich, une image qui a collé à la peau de la Bundeswehr pendant des décennies après-guerre.