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Au Soudan, un accord sur les grandes lignes de la transition

15 mai 2019

Au Soudan, la junte militaire et des représentants du mouvement de contestation poursuivent leurs négociations. Mercredi matin, un nouvel accord a été annoncé pour ouvrir une période de transition de trois ans.

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Sudan Protest
Image : Getty Images/AFP/M. el-Shahed

L'annonce a été faite tôt ce matin au Soudan : la transition politique se fera sur trois ans afin de préparer le transfert du pouvoir aux civils. Yasser al-Atta, membre du Conseil militaire, a précisé les contours de l'accord passé avec l'Alliance pour la liberté et le changement :

"Nous sommes convenus que les six premiers mois seraient dédiés à la signature d'accords de paix destinés à mettre fin à la guerre dans notre cher pays."

Sudan, Khartoum: Situation nach dem Putsch im Sudan
Image : picture-alliance/dpa

Partage du pouvoir

Du côté des autres signataires, Abbas Madani, de l'Alliance pour la liberté et le changement, dessine les grandes lignes de la nouvelle organisation du pouvoir soudanais :

"Trois structures ont été prévues : un Conseil exécutif qui sera mis en place en accord entre le Conseil militaire et nous, un Conseil des ministres qui sera élu par notre mouvement et un Conseil législatif dont 67% des membres seront issus de nos rangs et 33% seront désignés après consultation du Conseil exécutif."

Sudan Proteste in Khartum
Les protestations ont donné lieu à des violences lundi, à KhartoumImage : Reuters/M.N. Abdallah

Dans les rangs de l'opposition, on confirme la mise en place d'une commission d'enquête pour trouver les responsables des violences qui ont fait au moins sept morts en début de semaine, une revendication des manifestants.

Philipp Jahn, directeur du bureau de la Fondation Friedrich Ebert à Khartoum, reste prudent quant à l'identité de ceux qui ont tiré dans la foule. Il ne peut dire s'il "s'agit de forces externes, de milices, ou des services secrets qui ne sont pas satisfaits de l'accord et s'en sont pris à cause de ça aux manifestants ?". 

Philipp Jahn explique que "certains manifestants croient que ce sont des gens du Conseil militaire qui n'étaient pas d'accord avec le résultat des négociations. Il faut attendre les conclusions de l'enquête indépendante".

Des contours flous

Le problème est que pour l'instant, la composition du Conseil souverain, la tête de l'exécutif, n'est pas précisée. Ni, au-delà des acteurs de la transition, aucun programme politique destiné à redresser le pays.

Selon Philipp Jahn, "l'émergence ces derniers mois d'une société civile forte, qui a réussi, par la protestation, à faire partir el-Béchir et qui a conservé sa force et son courage" devrait changer la donne durablement. D'autant que "ceux qui ont dominé l'idéologie ces trente dernières années sont tenus pour responsables de la situation économique actuelle".

Sudan Khartoum Proteste gegen Militärregierung
Image : Getty Images/D. Degner

Des choix à faire à l'international

Philipp Jahn ajoute : "Tout le monde s'accorde pour dire qu'il faut que cela change mais ce sera un défi pour le prochain gouvernement. C'est la raison pour laquelle la société civile réclamait une transition plus longue, de quatre ans, pour avoir le temps de stabiliser économiquement le pays avant d'engager vraiment le processus démocratique."

Les soutiens que trouveront les autorités de transition, y compris à l'étranger, seront donc aussi déterminants pour la suite au Soudan. D'éventuelles alliances avec l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l'Iran ou les pays occidentaux orienteront aussi la politique intérieure du pays.