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Armes allemandes en Syrie : la presse sévère

Hugo Flotat-Talon
14 octobre 2019

Les éditorialistes allemands vont jusqu'à parler "d'hyprocrisie", pour qualifier la décision du gouvernement allemand de suspendre des livraisons d'armes à la Turquie.

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Militäroffensive der Türkei
Image : picture-alliance/dpa/A. Alkharboutli

Au moins cent mille personnes sont en fuite d'après les Nations unies depuis le déclenchement de l'offensive turque dans le nord de la Syrie. Une offensive qui a poussé l'Allemagne à suspendre des livraisons d'armes à Ankara, samedi 12 octobre. Supension des livraisons de matériels "susceptibles d'être utilisées" dans l'opération en cours. Une initiative qui provoquent des réactions sceptiques des éditorialistes ce lundi, pour ne pas dire moins. C'est "de l'hypocrisie", dénonce la Rhein-Neckar Zeitung d'Heidelberg.

"Les carnets de commandes des fabricants allemands sont pleins", poursuit le journal ... Moins sévère ensuite : "Cet embargo est malheureusement un des rares moyens de pression de Berlin". "Mais le président turc sait très bien que cet embargo n'a aucun sens (...), le gouvernement allemand aurait dû en même temps annoncer qu'il équipait les Kurdes avec des chars performants", écrit de son côté le Reutlinger General-Anzeiger dans le Bade-Wurtemberg.

Char franco-allemand

La Süddeutsche Zeitung se penche elle sur le côté humain de cette guerre ... Pour peu qu'on puise encore parler d'humain. "Pour les Kurdes, c'est la fin du rêve d'autonomie et d'un propre Etat. Les Etats-Unis et l'Allemagne font les indignés mais ne font rien" dans ce dossier juge le journal. La raison est simple pour la Frankfürter Allgemeine Zeitung. "L'Union européenne a ses propres intérêts et craint surtout le retour de ses combattants de l'Etat islamique sur son sol et une nouvelle vague de réfugiés".

En attendant, Berlin et Paris ont donc suspendu des livraisons d'armes à la Turquie ce week-end. On apprend dans le même temps, page 26 dans le FAZ, que les fabricants des deux pays avancent dans leurs négociations pour la construction ... d'un char en commun.

Brexit ... Encore une semaine décisive ! 

Et puis pour terminer cette revue de presse, un peu de Brexit. "Ce dossier avec des péripéties en cascades qui rendrait les réalisateurs de Netflix jaloux", ironise la Faz. "Ce lundi est le début de la semaine décisive, encore une", poursuit le Spiegel. "Mais si vous n'avez pas le temps de suivre le va-et-vient, revenez samedi à 11h, c'est la date limite pour trouver un accord de Brexit avec l'UE", écrit l'hebdo.

Belgien EU Brexit
Michel Barnier, négociateur en chef de l'Union européenne pour Brexit, et Stephen Barclay, secrétaire d'État à la Sortie de l'Union européenne à LondresImage : picture-alliance/dpa/AP/F. Seco

Entre-temps, les négociations et rencontres politiques vont se poursuivre toute la semaine. "Un accord reste possible", selon le Tagesspiegel, même s'il souligne qu'il reste, notamment, la question de la frontière avec l'Irlande à régler.

"Le plus gros facteur d'incertitude dans tout cela c'est Boris Johnson lui-même qui disait la semaine dernière rompre les négociations en imputant la faute à Angela Merkel (...) avant de reprendre le cours des négociations. Il rendrait service à son pays en se tenant à cette ligne", conclut le Tagesspiegel.

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_