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Appel au calme après les violences de Koumaga

Mahamadou Kane
26 juin 2018

Plusieurs personnes ont été tuées le week-end dernier à Koumaga, dans le centre du Mali. Selon la communauté Peule, il y aurait au moins 37 morts, 10 personnes portées disparues et d’importants dégâts matériels.

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Mali Gao - Nomaden bei Kamelmarkt
Image : Getty Images/A. Koerner

"Il faut que les Maliens se ressaisissent’’

Parmi les victimes des événements sanglants de Koumaga, des femmes, des enfants, mais aussi beaucoup d’hommes qui ont été froidement abattus par des hommes armés non identifiés portant l’uniforme des chasseurs traditionnels, communément appelés les "Dozos." Abdoul Aziz Diallo le président de l’association Tabital Pulaaku, la plus importante association des Peuls du Mali explique que ‘’d’après ce que les populations nous ont dit, ce sont des zones ou les gens ont vécu ensemble depuis très longtemps, les gens se connaissent. Mais ces Dozos (chasseurs traditionnels, ndlr) qui les tuent, ils ne les connaissent pas du tout. Ce sont des personnes habillées en dozos. La ville a été encerclée. Ils ont commencé par tuer des jeunes bergers qui étaient avec les animaux en brousse et ensuite ils ont sélectionnés les familles des Peuls et les ont tuées." 

Des zones d'ombre

Selon l’association Tabital Pulaku, les autorités administratives et militaires de la région de Mopti, dans le centre du Mali, avaient été alertées de l’imminence d’une attaque sur Koumaga mais elles sont "restées inertes." 
Dr Fodé Moussa Sidibé est un initié (membre) de la confrérie des Dozos du Mali, il réfute les accusations portées contre les Dozos. Selon lui ‘’que ce soit les gens habillés en Dozos ou que ce soit les Dozos initiés, il faut savoir que les Dozos initiés ne s’attaqueront jamais à une population. Jamais ! Cela ne s’est jamais produit au Mali. Ce n’est pas aujourd’hui que cela va commencer. Qu’on dise que ce sont des gens habillés en Dozos, ou des Dozos initiés, mais comment les deux groupes se sont rencontrés? ‘’
Une situation confuse qui ravive les tensions dans cette partie du Mali en proie à des violences intercommunautaires qui ont pris une tout autre dimension ces derniers temps. 

Sahel Konflikt - Malische Armee
Un détachement des FAMAS (les forces armées maliennes) a été déployé dans la localité de Koumaga pour sécuriser la population. Image : Getty Images/AFP/D. Benoit

Le gouvernement s'implique

L’imam Mamadou Moussa Diallo vice-président du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali appelle au calme. 
‘’C’est aux Maliens d’être vigilants. Vous savez, il y a quelques années, on ne connaissait pas tous ces problèmes-là. Il faut que les gens se ressaisissent. Personne ne gagne dans la violence. Donc je ne vois pas pourquoi ces derniers temps, les uns s’acharnent contre les autres. Il faut que les Maliens se ressaisissent’’ dit-il.
Selon le gouvernement malien un détachement des FAMAS (les forces armées maliennes) a été déployé dans la localité de Koumaga pour sécuriser la population. Après un premier communiqué qui fait état de 16 morts, Bamako revoit ses chiffres à la hausse, et annonce 22 morts. Des chiffres que contestent les associations Peules qui réclament justice.