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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande

28 mai 2010

Les élections législatives en Ethiopie sont parmi les événements qui retiennent l'attention des journaux allemands.

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Dans un bureau de vote de la province de l'OromoImage : DW

La Frankfurter Rundschau fait état d'une atmosphère très tendue en Ethiopie après la proclamation de la victoire du parti de Meles Zenawi. Le premier ministre ne doutait d'ailleurs pas de rafler une majorité écrasante note le journal qui cite ces propos de Meles Zenawi: pouvez-vous imaginer qu'un gouvernement qui depuis sept ans affiche des taux de croissance supérieurs à 10% perde des élections. L'Ethiopie, souligne aussi notre confrère, est l'un des principaux bénéficiaires de l'aide américaine. Elle a reçu l'an dernier un milliard de dollars d'aide directe. La raison en est simple: elle appuie les Etats-Unis dans le combat contre les islamistes en Somalie. La Tageszeitung rappelle qu'aux élections de 2005, la contestation des résultats par l'opposition s'était soldée par 200 morts. Cette fois-ci l'opposition n'appelle pas à des manifestations mais à de nouvelles élections. L'Ethiopie reste entre les mains de Zenawi, titre Neues Deutschland qui écrit que l'Ethiopie est sans nul doute un poids lourd dans la région. Addis-Abeba, la capitale, abrite le siège de l'Union africaine. Rares sont les Etats à avoir une croissance économique aussi élevée et avec 83 millions d'habitants l'Ethiopie est l'une des plus grandes nations africaines. Mais poursuit le journal c'est aussi une mosaïque de peuples, avec pas moins de 80 ethnies dont certaines se vouent une haine farouche.

Sreenshot der Seite ASGAARD
Site Internet d'AsgaardImage : www.asgaard-gsg.de

Pour rester dans la Corne de l'Afrique, la Somalie alimente cette semaine une foule d'articles dans la presse allemande. Du moins indirectement, car ce dont il est question ici c'est plus précisément de l'envoi de mercenaires allemands en Somalie. C'est en tout cas ce qu'une firme privée allemande de sécurité a l'intention de faire. Les mercenaires en question seraient d'anciens soldats de la Bundeswehr, y compris d'anciens soldats d'élite du commando des forces spéciales. La firme s'appelle Asgaard German Security Group, et comme le note le Tagesspiegel sous le titre "Mission guerre civile", son directeur Thomas Kaltegärtner, lui-même un ancien de la Bundeswehr, confirme avoir signé l'an dernier un contrat avec le "président Darman". Ce président Darman, explique le journal, s'appelle très exactement Galadid Abdinur Ahmad Darman. C'est un politicien somalien qui se considère comme le chef de l'Etat et qui ne reconnait pas le gouvernement de transition du président Scharif Sheik Ahmed. Selon les experts en sécurité, il est pratiquement impossible d'empêcher d'anciens soldats ou policiers allemands de louer leurs services à l'étranger. Et pourtant, relève la Tageszeitung, les projets de la société Asgaard en Somalie soulèvent une tempête de critiques en Allemagne. A la chambre des députés, tous les groupes parlementaires ont demandé de stopper les plans de Thomas Kaltergärtner. Lequel fait valoir qu'il a déjà plus d'une centaine d'hommes à sa disposition, et qui ne voit pas pourquoi des Allemands n'auraient pas le droit de faire ce que les Français, Américains, Israéliens et autres font depuis des décennies. La Berliner Zeitung note que, sur ce terrain de la privatisation de la guerre, la législation allemande est encore assez floue. Et le directeur d'Asgaard prend soin de souligner dans toutes ses déclarations à la presse que ses hommes seraient uniquement affectés à la protection de personnes, de biens ou de convois. Ils ne participeraient pas à des missions de combat contre des pirates, des islamistes ou des terroristes.

Kongo Blauhelm-Soldaten
Soldats de la MonucImage : picture-alliance/dpa

Dans la série du cinquantenaire des indépendances, ce sera, le 30 juin prochain, au tour de la République démocratique du Congo de célébrer cet anniversaire. Et cela inspire déjà un long article à un quotidien allemand. La Tageszeitung consacre toute une page à l'événement. On apprend que 50 chars ex-soviétiques T-72 et T-55 sont arrivés d'Ukraine par le port de Matadi. Selon un diplomate européen, ils ont été importés pour le cinquantenaire, car lorsque le Congo célébrera le 30 juin sa libération de la colonisation belge, un événement très émotionnel et capital pour l'identité du Congo, il y aura des parades militaires sur le Boulevard du 30 juin, l'artère centrale de Kinshasa. Un boulevard dont les chantiers symbolisent l'étrange destin du Congo depuis l'élection il y a quatre ans de Kabila, écrit le journal. A peine embelli avec l'aide européenne, le boulevard a été entièrement refait et élargi par les Chinois. C'est aujourd'hui une autoroute urbaine meurtrière de six kilomètres de long qui ne doit qu'à ses multiples bouchons le fait de ne pas tuer davantage de piétons. Quoi qu'il en soit, poursuit le jourrnal, le boulevard du 30 juin est l'un des nombreux signes visibles de la reconstruction. C'est dans ce contexte que Joseph Kabila souhaite engager le retrait de la MONUC, la mission de l'ONU au Congo. Un haut responsable de la MONUC souligne toutefois qu'il s'agit d'une décision personnelle de Kabila, et non de l'armée. Ses officiers savent qu'ils ont besoin de l'appui logistique de l'ONU, ne serait-ce que pour exister en tant qu'armée. Et pour montrer que Kabila, quoi qu'il dise, ne contrôle pas vraiment la situation, le journal évoque ensuite les nombreuses rébellions qui sévissent encore dans le pays.

Dans la même veine, le même journal consacre un autre article aux rébellions en République centrafricaine. Une guerre civile, de plus en plus internationale, écrit le journal, se propage dans le pays. Des centaines de milliers de personnes sont en fuite. Les élections prévues ont été annulées. Au-delà de la capitale, le gouvernement semble ne plus rien contrôler.

Auteur: Marie-Ange Pioerron
Edition: Fréjus Quenum