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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron/Fréjus Quenum18 septembre 2009

C'est tout d'abord la Somalie qui cette semaine retient l'attention de la presse allemande. Un commando spécial américain a tué dans le sud de la Somalie l'un des terroristes les plus recherchés.

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Image : AP

Il s'appelle Saleh Ali Nabhan et était accusé d'avoir participé aux attentats contre les ambassades américaines à Nairobi et à Dar-es-Salam en 1998. Il figurait depuis des années, écrit la Frankfurter Rundschau, sur la liste noire du gouvernement américain. Lundi dernier, six hélicoptères ont décollé d'un navire de guerre américain croisant au large de la Somalie. Le véhicule de Saleh Ali Nabhan avait été repéré près de la petite ville de Baraawe, à 250km au sud-ouest de Mogadiscio. Et selon le New York Times, un hélicoptère s'est ensuite posé près du véhicule pour récupérer un cadavre, et deux blessés. Nabhan, poursuit le journal, a la nationalité kényanne mais est originaire du Yémen. Selon les services secrets américains, il a passé les sept dernières années en Somalie où il aurait formé des miliciens islamistes. Cela fait des années, note encore le journal, que les Etats-Unis tentent, par des opérations militaires, d'éliminer les membres d'Ai-Qaida passés en Somalie. En 2008 le chef somalien d'Al Qaida, Aden Hashi Ayro, a été tué par un missile. En revanche le chef présumé de la cellule kenyanne d'Al Qaida, Fasul Abdullah Mohamed, qui serait lui aussi en Somalie, a échappé jusqu'à présent aux chasseurs de terroristes.

Action commando en Somalie titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui note qu'en plus du Kényan, quatre autres terroristes auraient été tués ou faits prisonniers, Un test ADN révélera si Ali Saleh Nabhan figure bien parmi les morts.

Stundelang warten die Patienten in glühender Hitze vor dem Krankenhaus
Image : Daniel Pelz

La semaine écoulée a été aussi marquée par le premier anniversaire de la faillite de la banque américaine Lehman-Brothers. Une faillite qui a donné le coup d'envoi à la crise financière internationale. Et la presse allemande constate que cette crise frappe très lourdement l'Afrique, alors que le continent africain n'en est pas responsable.

La Tageszeitung nous livre l'exemple de la ville de Mbuji Mayi, dans la province du Kasai oriental en RDC. C'est le coeur de la production diamantifère, mais depuis novembre 2008 la MIBA, la sociéte miniere du Bakwanga, a complètement cessé ses activités. Aucune ville d'Afrique, souligne le journal, n'est sans doute plus durement touchée par la crise économique mondiale que Mbuji Mayi. Mais le drame de l'extraction du diamant au Congo n'est qu'un exemple particulièrement dur. En Namibie et au Botswana, deux pays modèles en termes économiques, la société sud-africaine De Beers a fermé ses mines pendant trois mois cette année. Selon la banque mondiale, poursuit le journal, huit à dix millions de personnes supplémentaires devraient glisser cette année en Afrique dans la pauvreté absolue. Sur le même sujet la Tageszeitung a interrogé Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement. Les plus durement touchés par la crise, souligne-t-il, sont les pauvres des grandes villes. Cela peut déboucher sur des troubles. Nous avons besoin de filets sociaux en Afrique. L'Union europénne, qui a investi pas mal d'argent dans l'aide au développement, devrait maintenant aider en priorité les pays qui commencent à sortir de la crise, comme le Burundi.

Militär in Uganda
Image : AP Photo

La flambée de violence qui a embrasé Kampala ne manque pas non plus de préoccuper la presse allemande. A deux ans de la prochaine élection présidentielle, le président Museveni est confronté à la révolte des partisans d'un roi coutumier du sud du pays.

Le calme est revenu mais les conflits demeurent, écrit la Süddeutsche Zeitung. Les tensions s'accentuent depuis que Museveni a déclaré vouloir briguer un nouveau mandat en 2011. Celui qui dirige le pays depuis 1986 n'a pas préparé sa succession dans son propre camp, ce qui engendre aussi la frustration chez ses partisans. L'opposition n'est unie que par la dénonciation du trop long règne de Museveni. Et poursuit le journal, alors que Museveni et ses adversaires s'échauffent les muscles pour 2011, voilà qu'un conflit explose brusquement entre un puissant roi coutumier et le président. L'élément déclencheur semble banal: le gouvernement central a interdit au roi de Buganda d'entreprendre un voyage à la marge de son royaume. Mais de plus grands conflits se cachent derrière la querelle. Il y va, note le journal, de terres et de richesse, d'influence politique et de l'affirmation d'un peuple fier. Les Bagandas, lit-on dans un autre article du même journal, sont la principale ethnie du pays. Le royaume de Buganda réclame un nouveau fédéralisme. Mais dans le camp Museveni, le sentiment grandit que le roi veut sans cesse accroître son pouvoir politique. Ronald Mutebi II n'a certes pas le droit de régner, mais qui se fait un ennemi de sa personne et de son peuple peut difficilement contrôler le pays, ajoute la Süddeutsche Zeitung.

A noter également un article dans la Süddeutsche Zeitung sur la montée de l'émigration clandestine africaine vers l'Amérique centrale. Les gardes-côtes du Costa-Rica, du Guatemala ou du Nicaragua, note le journal, sont habitués aux bateaux transportant de la cocaine en contrebande depuis la Colombie. Mais depuis peu, il est de plus en plus fréquent que des Somaliens, des Guinéens ou des Ethiopiens se trouvent à bord après avoir accompli l'incroyable trajet Afrique-Amérique latine via l'Europe. La plupart des migrants arrivent par avion en Colombie, avec de faux papiers, depuis l'Espagne ou l'Italie. Enfin la Tageszeitung revient sur la sécheresse qui sévit depuis deux ans dans certaines régions du Kenya. Le bétail meurt et 4 millions de Kenyans ont besoin d'une aide alimentaire.