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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron7 janvier 2005

Soudan – RDC

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Image : AP

L‘ Afrique, cette semaine, a été largement balayée des médias par l’onde de chocs des tsunamis en Asie mais, comme l’écrit Die Welt, au coeur de cet hiver de catastrophes, l’Afrique nous envoie une bonne nouvelle. Elle vient du Soudan où après plus de vingt ans de guerre civile entre un nord à majorité musulmane et un sud à majorité chrétienne des représentants des deux parties ont signé un accord de paix qui doit enfin régler l’autonomie partielle du sud ainsi que les modalités d’un futur partage des richesses pétrolières. Pendant des décennies, s’indigne Die Welt, l’Europe chrétienne a assisté en spectatrice à l’oppression des coptes dans le sud du Soudan. L’autonomie partielle du sud revêt donc une importance inestimable. Mais ajoute le quotidien, le pétrole du sud rend le processus précaire. La Chine précisément a empêché jusqu’à présent toute condamnation du gouvernement de Khartoum pour se préserver l’accès aux sources de pétrole. La Frankfurter Rundschau note que l’année 2004 s’est achevée en Afrique par trois promesses de paix. Au Soudan et au Sénégal, les gouvernements ont conclu la paix avec les provinces rebelles du sud. En Ouganda, une rencontre historique a eu lieu entre représentants du gouvernement et de la très cruelle Armée de résistance du Seigneur. Mais dans le nord de l’Ouganda la trêve n’aura tenu que trois jours. Les combats ont repris. Nulle part le respect des serments de paix n’est garanti, souligne le journal. Mais les protocoles de paix signés pour le Soudan à Naivasha au Kenya méritent l’attention et un optimisme mesuré. Un optimisme que ne partage pas la Süddeutsche Zeitung. L’accord conclu sur le papier n’apportera pas la paix, écrit le journal. Non seulement parce qu’il est difficile à appliquer mais aussi et surtout parce qu’il laisse de côté la guerre actuellement la plus dévastatrice dans le pays, celle du Darfour. Or poursuit notre confrère, l’avenir du Soudan ne se jouera pas dans le sud, mais dans l’ouest, et là aucune fin du conflit n’est en vue. Ni le régime militaire de Khartoum, ni les deux groupes rebelles ne contrôlent désormais leurs combattants. En ce début d’année 2005, estime la Süddeutsche Zeitung, le Soudan connait une évolution semblable à celle de son grand voisin du sud, la République démocratique du Congo. Aucun de ces deux pays ne trouvera la paix de ses propres forces. Non seulement ils sont morcelés et détruits, mais ni l’un ni l’autre n’ont un gouvernement qui se préoccupe sérieusement de l’avenir de l’Etat. A Kinshasa les ministres sont occupés à se combattre mutuellement et à s’enrichir personnellement. A Khartoum, une clique militaire détestée dans le pays tout entier accapare un pouvoir qu’elle ne peut préserver que par la guerre et l’état d’urgence.

La République démocratique du Congo, nous y revenons avec un article de la Tageszeitung sur la mine de Shinkolobwe, au Katanga, près de la frontière zambienne. Une mine pas comme les autres, note le journal. C’est là que fut extrait l’uranium avec lequel les Etats-Unis, pendant la seconde guerre mondiale, fabriquèrent les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Aujourd’hui encore cette mine reste un cas à part, précise notre confrère. Conditions de travail assassines, contamination radioactive – tout cela a poussé l’ONU et l’Agence internationale de l’énergie atomique à dépêcher des experts sur place. Leur constat est unanime: il faut fermer immédiatement la mine. Or relève le journal, si, officiellement, l’extraction est arrêtée, des milliers de mineurs cherchent encore de l’uranium à Shinkolobwe. Enfin l’Asie, je vous l’ai dit, focalise actuellement l’intéret des médias et par voie de conséquence des donateurs. Certains journaux pourtant attirent l’attention sur la Somalie. Comme l’écrit la Tageszeitung, la Somalie, seul pays au monde sans gouvernement central, est la victime oubliée des tsunamis dans l’Océan Indien. L’ONU a demandé une aide d’urgence de 13 millions de dollars. Pour l’instant les Etats-Unis ont promis 500 000 dollars, la Chine 100 000.