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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron23 septembre 2005

Algérie – Libye – Niger

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L’ Afrique est un peu délaissée cette semaine par les journaux. La priorité a été donnée aux élections législatives allemandes. Mais un pays africain s’apprête à organiser à son tour une consultation électorale. Un référendum sur un projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale aura lieu le 29 septembre en Algérie. Et cela retient l’intérêt de la presse allemande. Tirer un trait sur la guerre civile – c’est le but de ce référendum, écrit la Süddeutsche Zeitung qui ajoute que, si la charte est acceptée, ce dont personne ne doute, elle devrait être suivie d’une large amnistie. Amnistie non seulement pour des islamistes armés mais aussi pour des membres des forces de sécurité accusés d’avoir fait disparaitre des milliers de suspects. Ne seront exclus que les terroristes qui ont commis des massacres, posé des bombes dans des endroits publics ou violé des femmes. Sont pour la charte, note le journal, et cela n’est pas une surprise: les partis qui soutiennent le président au parlement. Dans le camp des contre figurent les deux partis berbères, FFS et RCD, ainsi que les islamistes non reconnus du MRN. La ligue algérienne des droits de l’homme salue le principe de la réconciliation, mais demande que la lumière soit faite sur le sort des disparus. La résistance la plus vive vient des organisations de familles de disparus. Selon elles, quelque 20 000 Algériens ont été enlevés par la police ou les forces de sécurité. Les responsables de ces disparitions forcées, note le journal, seront exemptés de toute poursuite judiciaire, alors que les veuves et les orphelins de la „sale guerre“ seront dédommagés. Des indemnisations pouvant aller jusqu’à 56 000 euros par famille seraient prévues, ajoute notre confrère.

Toujours dans le nord du continent africain, en Libye cette fois, le colonel Khadafi vient de prendre une initiative qui inspire des réflexions à la presse allemande. La Frankfurter Allgemeine Zeitung parle de la dernière surprise créée par le guide de la révolution libyenne. Cette surprise, c’est l’ouverture de son régime vis-à-vis des Berbères du pays. Une minorité qui est principalement établie dans le nord-ouest de la Libye et qui depuis l’indépendance du pays en 1951 n’existait pas officiellement. L’Etat a tenté de lui imposer sa langue et sa culture arabes. La culture berbère était opprimée. Or, poursuit le journal, voilà que depuis peu les Berbères sont autorisés à afficher leur identité. Khadafi l’a permis. Sous la houlette de son fils Saif al Islam, des fêtes et des manifestations culturelles berbères sont encouragées. Un débat a été ouvert sur l’utilisation de la langue berbère, le tamazigh. Si les choses continuent à évoluer dans ce sens, le berbère pourrait bientôt être enseigné et étudié dans les universités libyennes comme il l’est déjà ailleurs en Afrique du nord, principalement au Maroc. Et le journal de se demander si, en vieillissant, Khadafi se transforme en libéral.

Enfin la presse allemande revient cette semaine sur la crise alimentaire au Niger. Et c’est là encore la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui évoque le sujet pour noter que le premier ministre nigérien, Hama Amadou, a salué la diminution, annoncée par les Nations unies, de l’aide alimentaire. Selon Hama Amadou, l’aide internationale a été humiliante. De fait, écrit le journal, le Programme alimentaire mondial a annoncé vouloir concentrer son aide au Niger sur le strict nécessaire. A quoi Médecins sans Frontières répond qu’il est encore trop tôt pour réduire les secours. Quoi qu’il en soit, poursuit notre confrère l’ONU veut à l’avenir réagir plus rapidement aux crises humanitaires. A cette fin, un nouveau Fonds d’aide d’urgence humanitaire a été présenté à NewYork.