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Afghanistan : la tentation du retrait

Jean-Michel Bos23 octobre 2009

Les ministres de la Défense de l'Otan sont réunis aujourd'hui à Bratislava pour discuter d'une nouvelle stratégie qui s'appuie sur une plus grande responsabilité donnée à l'armée et la police afghanes

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Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a évoqué la "lumière au bout du tunnel" en Afghanistan
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a évoqué la "lumière au bout du tunnel" en AfghanistanImage : AP

"Stratégie de sortie" : c'est le terme même qu'a employé le ministre danois de la Défense à son arrivée à Bratislava. Celui-ci a résumé la crainte de bon nombre de dirigeants européens : celle de l'enlisement dans un conflit qui est en train de devenir de plus en plus impopulaire au sein des opinions publiques. Et ceci a été aggravé par les forts soupçons de fraude lors de l'élection présidentielle en Afghanistan, les opinions publiques se demandant si c'est bien pour cela, pour ce résultat fort peu démocratique, que des milliers de jeunes gens et jeunes filles se sont faits tués en Afghanistan depuis huit ans.

Avec une aggravation d’ailleurs de la violence cette année puisque les troupes internationales ont subi des pertes records - plus de 400 morts - depuis début 2009.

Camps d'entraînement pour Al-Quaida

Soldats américains patrouillant dans un village à la frontière avec le Pakistan : plus de 400 soldats occidentaux ont été tués depuis le début de l'année
Soldats américains patrouillant dans un village à la frontière avec le Pakistan : plus de 400 soldats occidentaux ont été tués depuis le début de l'annéeImage : AP

Face à cela, la stratégie présentée aujourd'hui à Bratislava est double et un peu contradictoire. Premièrement, envoyer de 10 à 40 000 soldats supplémentaires - c'est du moins ce que réclame l'armée américaine. Deuxièmement, concentrer le travail sur la formation de l'armée et des policiers afghans qui ont donc vocation à prendre le relais aussi tôt que possible. "Quitter l'Afghanistan reviendrait à transformer le pays en camps d'entraînement pour les taliban et à Al-Quaida", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. "Pour éviter cela,, nous devons tous investir plus dans l'entraînement et l'équipement des forces de sécurité afghanes. Nous avons aussi besoin d'autres acteurs internationaux qui vont accroître leur engagement pour soutenir la reconstruction et le développement de ce pays."

L'Otan doit faire aujourd'hui plus en Afghanistan pour éviter justement d'avoir plus à faire demain. C'est le slogan qui est mis en avant aujourd'hui, en particulier par les Américains. Ceux-ci souhaitent notamment que les Européens s'engagent plus. Le débat sur une nouvelle stratégie a donc été lancé aujourd'hui à Bratislava mais aucune décision concrète ne sera prise avant le 7 novembre, date du second tour des élections présidentielles en Afghanistan. Ce qui devrait donc nous renvoyer aux 3 et 4 décembre, avec la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Bruxelles.