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Abdelaziz Bouteflika va démissionner avant le 28 avril

1 avril 2019

Le président algérien promet de quitter le pouvoir avant la fin de son mandat qui selon la Constitution se termine le 28 avril.

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La démission d'Abdelaziz Bouteflika est imminente
La démission d'Abdelaziz Bouteflika est imminenteImage : picture alliance/dpa

"C’est un gouvernement mort-né" (Nasser Jabi-sociologue)

Dans un communiqué, la  présidence de la République algérienne a indiqué qu’Abdelaziz Bouteflika démissionnera avant l'expiration de son mandat, soit avant le 28 avril. Ce qui laisse toutes les options ouvertes.

Le chef de l'Etat prendra auparavant des "mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l'Etat durant la période de transition", ajoute le communiqué. Cependant, la date précise de cette démission n’a pas été indiquée ni les "décisions importantes" qui seront prises.

Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika est confronté depuis le 22 février à une contestation populaire qui exige son départ ainsi que le clan qui a géré avec lui le pouvoir pendant 20 ans.

"Il faut écouter la voix du peuple" (Ali Benflis-opposant)

Cette annonce intervient au lendemain de la nomination dimanche 31 mars d'un nouveau gouvernement, qui ne semble pas apaiser la contestation.

27 ministres, seulement 6 femmes

La nouvelle équipe compte 27 membres dont six femmes. On note deux surprises : le maintien à son poste du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, qui demeure vice-ministre de la Défense et numéro deux du gouvernement.

Or, c’est justement le même le général Ahmed Gaïd Salah qui, jusqu’à encore samedi, appelait le président Abdelaziz Bouteflika à démissionner, conformément à l’article 102 de la Constitution.

Autre surprise : la révocation de Ramtane Lamamra qui a été nommé le 11 mars dernier vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères. Il est remplacé par Sabri Boukadoum, ambassadeur de l’Algérie à l’ONU.

Comment réagissent les contestataires ?

Dès l’annonce de la formation du nouveau gouvernement, une centaine de personnes ont manifesté dimanche tard dans la nuit à Alger pour exprimer leur désapprobation. 

"Le gouvernement remanié est un gouvernement pratiquement mort-né. La composition ne reflète pas ce que veut la rue. Ces Algériens veulent un gouvernement de transition, c'est à dire un gouvernement qui n'est pas composé de gens qu'on connait, des gens corrompus, des gens de l'ancien système. Les Algériens demandent un gouvernement qui engage des réformes radicales et sérieuses" estime le sociologue algérien Nasser Jabi. 


Pour sa part, Pascal Airault, journaliste au service international du journal l'Opinion Internationale affirme que "le peuple attend maintenant autre chose, davantage que la démission du président Bouteflika. C'est la fin d'un système de gouvernance opaque, peu crédible d'inspiration marxiste, où la manne pétrolière est redistribuée sous différentes formes d'aide en échange d'une redevance électorale pour les élections. Ce que les Algériens veulent avant tout, c'est donc la fin d'un système."

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona