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70e anniversaire des Conventions de Genève

Rémy Mallet
12 août 2019

12 août 1949-12 août 2019: cela fait 70 ans que les Conventions de Genève ont été adoptées. Mais sept décennies plus tard, ces textes, qui encadrent le droit de la guerre pendant les conflits, sont trop souvent bafoués.

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Schweiz | Genfer Konvetionen (ICRC Archives (ARR)/J. Cadoux)
Image : ICRC Archives (ARR)/J. Cadoux

Sur le continent africain, les abus au regard du droit humanitaire persistent. Dans un récent rapport sur le Soudan du Sud, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a relevé que des civils, des personnes âgées, des handicapés et des enfants ont été tués dans de terribles actes de violence. 

Selon l’ONU, ces civils ont été pris pour cibles par les forces gouvernementales, leurs alliés et des groupes de jeunes armés dans des villages de zones contrôlées par l'opposition. 

La région du Sahel, en proie à l’instabilité et au terrorisme, est aussi le théâtre de graves violations des droits de l’Homme. 

Entre janvier et août 2018, les violences dans le centre du Mali ont fait "500 victimes civiles", selon la Fédération internationale des droits de l’homme et l’Association malienne des droits de l’homme. 

La situation n’est pas différente en dehors du continent.  Attaques renouvelées contre des quartiers civils en Syrie, frappes aériennes meurtrières contre des hôpitaux au Yémen, centaines de civils tués en Afghanistan : l’adoption des Conventions de Genève n’arrive pas à limiter ces abus. 

" L'affront le plus flagrant aux Conventions de Genève est la façon dont les forces russes et syriennes combattent en Syrie. En commençant par Assad, puis rejoint par Poutine lorsque les forces militaires russes s'y sont engagées, l'armée syrienne a délibérément pris pour cible les civils et les institutions civiles dans les zones détenues par l'opposition armée ", indique Kenneth Roth, le directeur exécutif de Human Rights Watch. 

Pourtant, les Conventions de Genève obligent ceux qui sont impliqués dans une guerre à épargner les civils. Ce n’est pas parce que ces lois sont enfreintes qu'elles sont moins pertinentes, estime pour sa part Helen Durham, directrice du droit humanitaire au Comité international de la Croix Rouge. 

"Les principes fondamentaux que défendent les Conventions de Genève sont encore importants. C’est vrai que dans les médias, on voit des souffrances qui se produisent et les violations inacceptables du droit de la guerre avec les civils attaqués, les prisonniers de guerre traités avec un manque de dignité. A part ça, il existe de très nombreux cas où le droit de la guerre fait une énorme différence et apporte dignité et humanité dans les guerres", affirme Mme Durham. 

C’est au lendemain de la Seconde guerre mondiale que les grandes puissances ont adopté les Conventions de Genève. A ce jour, 196 Etats ont ratifié les Conventions, y compris les Etats membres observateurs.