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50 ans de relations germano-israéliennes

Bettina Marx et Sandrine Blanchard11 mai 2015

Le président allemand Joachim Gauck a accueilli son homologue israélien, Reuven Rivlin, avec les honneurs militaires à Berlin. Cette visite scelle des relations au beau fixe entre les deux pays, 70 ans après la guerre.

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Symbolbild deutsch-israelische Beziehungen
Image : picture-alliance/dpa/R. Schlesinger

L’indépendance de l’Etat d’Israël a été proclamée en 1948, mais ce n’est qu’en 1965 que le premier ambassadeur allemand a été dépêché dans l’Etat hébreu. Rolf Pauls, c’est son nom, a été accueilli à l’époque à grand renfort de manifestations et de jets de tomates par la population israélienne : le souvenir de la guerre et de l’Holocauste mené par l’Allemagne nazie était encore très vivace.

Un demi siècle d'échanges

Cette année, l’Allemagne et Israël célèbrent les 50 ans de leurs relations diplomatiques, des relations qui ont beaucoup évolué depuis leurs débuts chaotiques.

C’est avec les honneurs militaires que le président allemand Joachim Gauck a accueilli son homologue israélien, Reuven Rivlin ce matin, à Berlin. Cette visite coïncide à peu de choses près avec les commémorations de la fin de la Seconde guerre mondiale, durant laquelle 6 millions de juifs ont été assassinés, et qui a induit la création de l’Etat d’Israël peu de temps après.

"De bons amis"

En 2015, les relations entre les deux Etats sont au beau fixe, comme le suggèrent ces déclarations du chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier :

« Aujourd’hui, les visites réciproques font partie de notre quotidien politique. Nous avons aussi une fois par an un conseil des ministres commun. On y fait des projets, on rit, on se dispute, comme le font tous les bons amis. »

Les relations sont également étroites dans le domaine scientifique ou de la culture.Tel Aviv est devenue un véritable aimant pour les jeunes Allemands. Tandis qu'on estime à 20 000 le nombre d’Israéliens venus vivre à Berlin.

Mais cette bonne entente ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, de l’avis de Michal Biran, députée de gauche du parti travailliste.

« Ce n’est plus pareil qu’il y a 30 ans, quand tous les militants de gauche européens venaient en Israël pour vivre dans les Kibboutz. Maintenant, la plupart des amis que nous avons encore en Europe, ce sont des partis d’extrême droite, qui sont racistes et qui haïssent encore plus les musulmans que les juifs. Notre amitié avec l’Allemagne, c’est la dernière qui repose encore sur l’égalité et la paix. »

Devoir de mémoire

Joachim Gauck recevant Reuven Rivlin à Berlin
Joachim Gauck recevant Reuven Rivlin à BerlinImage : Reuters/H. Hanschke

Le poids de l’histoire a souvent empêché les Allemands de critiquer librement les autorités israéliennes. Un passé qu’il ne faut surtout pas oublier de l’avis de la députée allemande du parti des Verts, Katrin Göring-Eckardt :

« Ne jamais oublier n’est pas en option. C’est l’héritage le plus important que nous avons à transmettre. »

Une étude de la Fondation Bertelsmann tend pourtant à montrer le contraire. 62% des Allemands auraient une image négative d’Israël. Et 65% d’entre eux souhaiteraient même faire table rase du passé.