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150 ans de prison pour Madoff

Aude Gensbittel / Anne Le Touzé30 juin 2009

A la Une des journaux allemands aujourd’hui : la condamnation du financier américain Bernard Madoff à 150 ans de prison pour la plus grande escroquerie de tous les temps.

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Le financier américain Bernard MadoffImage : AP

Le plus grand escroc de l’histoire de l’économie va passer le reste de sa vie en prison, commente la Süddeutsche Zeitung. Dans le monde entier, des milliers d’investisseurs ont perdu des milliards de dollars à cause de lui.

Le monde a besoin d’un coupable et la crise financière semble avoir trouvé un visage en la personne de Bernard Madoff, écrit le Tagesspiegel. Et pourtant, c’est à tort qu’il est cloué au pilori pour la crise financière. Bernard Madoff avait mis en place un système de chaîne, qui promettait des intérêts stables, mais meilleurs que ceux des placements conservateurs. Il agissait certes de manière criminelle, mais son concept était le contraire de ce que faisaient les banques. Il était si conservateur qu’il a fallu un effondrement total du secteur financier pour le renverser. La condamnation du financier arrive au moment où les banques recommencent à prendre des risques. Avec des actifs toxiques ou avec l’argent des gouvernements. Et tandis que l’opinion est apaisée par ce verdict, les responsables de la crise courent toujours et récidivent.

Bildergalerie Irak USA Soldaten machen Erinnerungsfotos
Des soldats américains font des photos souvenir à Bagdad avant de quitter la ville.Image : AP

La Tageszeitung revient de son côté sur le retrait des soldats américains des villes irakiennes, première étape d'un accord de sécurité entre Washington et Bagdad, qui prévoit le départ de tous les soldats américains d'ici fin 2011. Pas de sécurité, presque pas de reconstruction, des services publics qui n’en méritent pas le nom, pas de véritable réconciliation nationale et une dizaine de conflits politiques non résolus : les occupants laissent un héritage qu’aucun Irakien ne veut recevoir, quelle que soit sa joie de voir partir les troupes étrangères. L’heure n’est donc pas à la fête pour ce retrait pourtant souhaité par la majorité des Irakiens, écrit la taz. L’appréhension de ce qui pourrait arriver ensuite est trop grande. Les attentats sanglants des dernières semaines montrent qu’il y a suffisamment de groupes militants qui veulent remplir le vide laissé par les soldats américains.

Irak Bombenanschlag Truemmer
Les attentats continuent à faire rage en Irak. Recherche de survivants le 20 juin après une attaque près de Kirkouk.Image : ap

Les forces de sécurité irakiennes réussiront-elles à surmonter les conflits qui font rage dans le pays sans aide étrangère ? Les avis des experts sont partagés, lit-on dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il est trop tôt pour dire si la vague de violences qu’a connue l’Irak au cours des dernières semaines est forcément le signe qu’une guerre civile va éclater dans le pays après le départ des Américains. En fin de compte, cela dépendra de la politique irakienne : si on parvient à un partage du pouvoir équitable entre chiites et sunnites. Si on trouve une solution à la querelle entre les autorités kurdes du nord de l’Irak et le gouvernement central sur les gisements de pétrole de Kirkouk. C’est seulement à partir de maintenant que l'on va voir si cette guerre, dans laquelle un tyran a été déchu, a juste coûté de nombreuses vies ou si elle a aussi créé les conditions pour une société meilleure et pour un Etat démocratique.