1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

En Casamance, des femmes transmettent un message de paix

11 juillet 2022

La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance bat campagne pour que les législatives du 31 juillet se déroulent dans un climat appaisé.

https://p.dw.com/p/4DwPM
Scène de rue à Ziguinchor, dans le sud du Sénégal
Scène de rue à Ziguinchor, dans le sud du SénégalImage : John Wessels/AFP/Getty Images

Comme elle l'avait fait, lors des élections locales en janvier dernier, la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance a lancé une vaste campagne de sensibilisation pour des élections apaisées dans l'ensemble de la région. L'activité reçoit le soutien de la fondation allemande Konrad Adenauer. Pour Ndèye Marie Diédhiou, présidente du conseil d'harmonisation de l'ONG, le but de l'opération est d'amener tous les acteurs politiques et particulièrement les différents candidats de la région à être des ambassadeurs de paix

'C'est un dialogue de sourds qui s'est installé' (Ndèye Marie Diédhiou)

Lisez ou écoutez la version audio de l'interview 

Ndèye Marie Diédhiou : Nous sommes dans une région qui a connu quarante années de conflit armé, avec son lot de conséquences, de violences sur les populations, sur les jeunes et sur les enfants. À l'approche donc de ces élections législatives, nous avons repris pratiquement le même travail de sensibilisation et nous avons rencontré les candidats aux élections pour leur demander d'être des ambassadeurs de paix. Que notre région n'a pas besoin de violence et que donc, nous comptons sur eux pour qu'ils n'ouvrent point la brèche des violences, c'est à dire avoir des propos et un comportement qui n'appellent point à la violence.

DW : A votre avis, qu'est ce qui explique cette violence politique notée sur la scène politique sénégalaise depuis le début de cette précampagne pour ces législatives?

Ndèye Marie Diédhiou : C'est un dialogue de sourds qui s'est installé entre les différents acteurs politiques. Le parti au pouvoir qui veut conserver sa majorité au niveau de l'Assemblée nationale et ceux qui sont de l'opposition, qui veulent gagner leur place à l'hémicycle. Tout cela, c'est normal, c'est démocratique. Mais le seul problème qui se pose, le hic, c'est la violence qui s'est mêlée à l'arène politique et même le problème de la Casamance qui s'est fait inviter dans l'arène politique. C'est tout cela qui nous inquiète.

DW : Beaucoup d'observateurs estiment que c'est un précédent dangereux de mêler le conflit casamançais à la politique. Est ce que c'est aussi votre sentiment ?

Ndèye Marie Diédhiou : C'est extrêmement dangereux. Le problème qui sévit en Casamance depuis quarante ans est extrêmement grave. Les gens en ont suffisamment souffert. Quarante ans, les populations en ont souffert. Quarante ans, des gens sont morts dans ce conflit armé là. On nous doit du respect par rapport à ce que nous avons vécu en Casamance et ne pas mêler vraiment le problème de la Casamance aux élections législatives.