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À qui profitera une grande coalition en Italie ?

Anne Le Touzé25 avril 2013

La presse commente le choix en Italie d'Enrico Letta pour diriger un nouveau gouvernement et sortir le pays de la crise. Mais aussi le jugement de la Cour constitutionnelle allemande sur la législation antiterroriste.

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Enrico Letta, chargé de former un gouvernement en Italie
Enrico Letta, chargé de former un gouvernement en ItalieImage : Reuters

Die Welt salue le choix par le président Giorgio Napolitano d'Enrico Letta pour diriger un nouveau gouvernement. Le quotidien y voit une forte portée symbolique car le social-démocrate est non seulement jeune, mais il pourrait être aussi capable de réunir la gauche et la droite italiennes pour la première fois depuis deux décennies. En Italie où la moyenne d'âge en politique dépasse la soixantaine, Enrico Letta et ses 46 ans représentent une nouvelle génération, susceptible de mieux comprendre les défis du pays.

Soulagement dans les chancelleries européennes, gratitude des marchés financiers : tout le monde semble applaudir la formation d'un gouvernement de grande coalition en Italie, s'étonne die tageszeitung. Mais s'il y en a un qui doit particulièrement se frotter les mains, c'est bien Silvio Berlusconi. Grâce à la grande coalition, le voilà revenu au centre de la vie politique italienne, qui plus est dans le nouveau rôle de garant de la stabilité européenne. Pour la taz, cette grande coalition risque d'accélérer la crise. Elle risque aussi d'être fatale pour la démocratie car il ne peut y avoir que deux gagnants : Berlusconi et la seule opposition encore digne de ce nom, le parti populiste de Bepe Grillo...

La Cour constitutionnelle allemande a jugé mercredi qu'un fichier antiterroriste créé par la police et les services de renseignement ne violait pas la Loi fondamentale allemande, mais a demandé à ce qu'il soit recadré
La Cour constitutionnelle allemande a jugé mercredi qu'un fichier antiterroriste créé par la police et les services de renseignement ne violait pas la Loi fondamentale allemande, mais a demandé à ce qu'il soit recadréImage : picture-alliance/dpa

Le fichier antiterroriste légal mais trop vaste

À propos du jugement de la Cour constitutionnelle allemande, la Frankfurter Rundschau pense que les juges ont été justes. Ils ont estimé que le fichier antiterroriste était globalement conforme à la Constitution, mais qu'il fallait lui imposer des limites: moins de personnes concernées, plus de transparence et surtout une meilleure protection des données. Le quotidien s'agace toutefois de voir que les juges doivent constamment rappeler à l'ordre le législateur sur des choses évidentes.

Partout en Occident, écrit la Süddeutsche Zeitung, le terrorisme a conduit les États à créer des règles qui ont peu de choses en commun avec l'état de droit. Comme par exemple une "centrale antiterroriste" où police et services secrets échangent des informations et planifient des actions communes. La Cour de Karlsruhe a eu raison de rappeler que la séparation de ces deux entités est un des principes fondamentaux de la Constitution allemande. Mais il est peu probable que ce jugement soit entendu. La déformation du droit au nom de la lutte contre le terrorisme va continuer, prédit la Süddeutsche.