Westerwelle sous le feu des critiques
12 mars 2010On reproche au ministre d'avoir choisi selon des intérêts personnels les membres de la délégation économique qui l'a accompagné en Asie et en Amérique du Sud. La présence à ses côtés de son compagnon qui est lui-même homme d'affaires est également vue d'un mauvais oeil.
Le problème n'est pas que le compagnon de Guido Westerwelle l'accompagne à ses propres frais au Brésil, affirme la Berliner Zeitung. Le problème, c'est que celui-ci travaille en tant qu'organisateur d'événements sportifs et que la Coupe du monde de football de 2014 aura lieu au Brésil, suivie deux ans plus tard par les Jeux Olympiques. Le problème n'est pas que le ministre se soit rendu en Asie au mois de janvier en compagnie d'une délégation économique, mais que cette délégation comprenait le directeur d'une société dans laquelle le frère de Guido Westerwelle a des parts, ainsi qu'un associé du compagnon du ministre, qui est par ailleurs un grand donateur du parti libéral FDP. Mais le plus grand problème, c'est que le chef de la diplomatie, vice-chancelier et président du FDP ne voit aucun mal à tout cela.
L'accusation selon laquelle les représentants de l'économie se seraient acheté une place dans l'avion du chef de la diplomatie par le biais de dons aux partis est tout à fait absurde, estime la Süddeutsche Zeitung. Aucun chancelier, aucun ministre des affaires étrangères, de l'économie ou des finances ne part en tournée à l'étranger sans une délégation de banquiers et d'entrepreneurs pour l'accompagner. Et si seuls les représentants de l'économie qui n'ont jamais donné d'argent aux partis politiques étaient autorisés à bord des avions du gouvernement, alors même la chancelière Angela Merkel et le président Horst Köhler se sentiraient bien seuls lors de leurs voyages.
Les critiques à l'encontre du ministre paraissent peut-être exagérées, écrit la Märkische Oderzeitung. Peut-être s'agit-il seulement d'un manque de discernement pour ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Peut-être que tout cela n'est pas si grave. Mais un représentant du gouvernement aussi important que le vice-chancelier doit absolument éviter de donner l'impression de confondre la république avec son entreprise familiale.
En 1993, le ministre de l'économie Jürgen Möllemann a dû démissionner parce qu'il avait accordé des avantages à une personne de sa famille, rappelle la Rhein-Zeitung. Selon le même principe, Guido Westerwelle devrait donc quitter son poste. Mais sans le chef du FPD, impossible de poursuivre la coalition entre conservateurs et libéraux. Il va donc rester en place. Impopulaire, mais pour l'instant indispensable.
Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Audrey Parmentier