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Washington réforme Wall Street

22 juillet 2010

Barack Obama a signé hier la plus vaste réforme de la régulation du système financier américain depuis les années 1930. Un texte qui vise à étendre le contrôle des pouvoirs publics sur le monde de la finance

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Le président américain a signé hier la réforme des marchés financiers
Le président américain a signé hier la réforme des marchés financiersImage : AP

C'est un texte ambitieux qui a été signé hier par Barack Obama, lequel n'a pas manqué de souligner sa victoire sur Wall-Street et tous les lobbys de la place financière américaine qui se sont efforcés de barrer la route à ce texte. Un texte qui a une portée politique évidente puisqu'il s'agit de présenter un capitalisme apprivoisé, un monde de la finance qui défendrait aussi les intérêts des petits et non pas seulement ceux des grandes institutions bancaires. "Ces réformes représentent le plus important système de protection des consommateurs de toute l'histoire », a déclaré le président américain. « La régulation que nous mettons en place va reposer sur un organisme de surveillance qui n'aura qu'un seul travail : protéger les gens - pas les grands banques, pas les organismes de crédits ou les fonds d'investissement - protéger les gens qui sont en rapport avec le système financier. Et ce n'est pas seulement bon pour les consommateurs, c'est aussi bon pour l'économie. »

Les Européens en ont rêvé

Dans son discours, Barack Obama a mis l'accent sur la protection des petits actionnaires
Dans son discours, Barack Obama a mis l'accent sur la protection des petits actionnairesImage : AP

Au-delà de cette traduction politique, il faut retenir trois points essentiels dans cette loi. Premièrement, la mise en place d'un organisme de protection des consommateurs de produits financiers : cet organisme ce sera la Fed, la banque fédérale américaine. Deuxièmement, empêcher le sauvetage des grandes institutions financières aux frais des contribuables comme cela s'est passé avec l'assureur American International Group dont le repêchage a coûté 182 milliards de dollars au contribuable américain.

Troisième point enfin : inciter les banques à se concentrer sur leurs activités de prêts. Celles-ci ne pourront désormais investir plus que 3% de leurs fonds propres dans des fonds spéculatifs, les fameux hedge funds. En définitive, même si ce texte représente un compromis, il prend une dimension particulière vue de Bruxelles. Car si les Européens en ont rêvé, Washington l'a fait. Les Américains viennent de boucler leur réforme de Wall-Street, tandis que les Européens peinent encore à se mettre d'accord sur ce principe de la régulation financière : le vote des premiers textes au Parlement européen a été reporté à l'automne. Sans aucune garantie de succès.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot