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WASHINGTON DEMANDE L'AIDE DE l'ONU

Christophe LASCOMBES20 janvier 2004

Pour die Welt, les Américains comme l'ONU veulent éviter que les Chiites, la frange de population la plus nombreuse, ne s'emparent du pouvoir dans le cadre d'élections anticipées.

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Pour cela, ils ont besoin de l'appui des Nations-Unies et de leur secrétaire général Kofi Annan. Personne ne veut en effet assister à l'instauration d'une dictature des mollahs comme en Iran. L'institution qui a inscrit dans sa charte le « Respect des Droits de l'Homme et les Libertés fondamentales pour tous sans distinction » ne peut éviter de devoir agir en ce sens. En contrepartie, les Américains doivent tout faire pour que l'ONU revienne en Irak. Selon la Süddeutsche Zeitung, Kofi Annan pourrait très bien croiser les bras, faire aux Américains le coup du « Je vous avais prévenu ! » et les laisser s'enliser dans le bourbier irakien pour faire monter les enchères et le prix politique du retour de l'ONU dans le pays. Mais Kofi Annan ne veut pas vengeance. D'une part parce qu'il craint que l'Irak ne sombre dans le chaos et deuxièmement, parce que son organisation n'a rien à gagner à refuser cet appel à l'aide. Au contraire, elle risquerait même d'apparaître comme aussi inutile que l'avait suggéré Washington en son temps. Pourtant, poursuit le journal, l'ONU ne pourra revenir en Irak que si trois conditions fondamentales sont remplies : claire définition par la coalition armée de la mission des Nations-Unies, garantie de sécurité pour les experts onusiens et troisièmement : rapport équilibré pour l'ONU entre les risques à courir et le rôle à jouer. Pour la Frankfurter Rundschau, c'est le retour de l'Europe sur le devant de la scène politique internationale qui se dessine. Après la guerre, ce n'est plus comme avant la guerre. Alors que les Européens étaient désunis avant, ils possèdent aujourd'hui une chance unique d'adopter une position commune et de renforcer leur influence sur l'évolution de la situation au Proche et au Moyen-Orient. Il est à parier, selon le journal, que les Américains vont vouloir refiler le bébé Irak militairement à l'OTAN et politiquement à l'Union européenne. Si l'Europe n'a alors pas de concept solide, elle sera alors la marionnette d'une politique américaine qui devient de plus en plus erratique. La balle est désormais dans le camp de Chirac, de Blair et de Schröder. A eux de démontrer que l'Union européenne peut faire bouger les choses, conclut le journal.