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Visite critiquée de Poutine en Allemagne

Katia Bitsch (avec Afp, dpa, reuters)7 avril 2013

Le président russe est arrivé à la foire industrielle de Hanovre (Nord), accueilli par des militants dénonçant les violations des droits de l'homme en Russie. Mais c'est surtout d'économie que Poutine est venu parler.

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Image : picture-alliance/dpa

La chancelière allemande ne pourra pas éviter d'aborder, avec le président Poutine, les récents sujets de préoccupation, comme les perquisitions effectuées dans les locaux des ONG de défense des droits de l'homme en Russie dont les fondations allemandes Friedrich Ebert et Konrad Adenauer. Ces investigations, menées en mars, surviennent dans le cadre d'une loi adoptée l'an dernier qui demande aux ONG à financement non russe de se faire enregistrer comme "agents étrangers".

Vladimir Poutine, ex-agent secret du KGB qui était en poste en Allemagne de l'Est où Angela Merkel a grandi, accuse les Etats occidentaux d'utiliser les associations pour faire de l'espionnage et peser sur sa politique. De nombreuses ONG étrangères en Russie dénoncent les pressions et les tentatives d'intimidation de plus en plus fréquentes. A ce sujet, le chargé d'affaires de l'ambassade russe à Berlin a été convoqué au ministère allemand des Affaires étrangères pour s'expliquer. Vladimir Poutine a quant à lui justifié ce dimanche ces contrôles très controversés par le besoin des autorités de surveiller les groupes étrangers impliqués dans des activités politiques.

Intérêts économiques

Demo Putin Besuch in Hannover
Angela Merkel et Vladimir Poutine ont inauguré la foire de Hanovre qui s'ouvre ce lundiImage : picture-alliance/AP

L'Allemagne ne cautionne pas non plus les vagues d'arrestations d'opposants au Kremlin, ni la position russe sur le dossier syrien. Mais sur le plan économique, Berlin et Moscou ont des intérêts communs. L'Allemagne, comme le reste de l'Europe, est fortement dépendante de Moscou pour ses besoins énergétiques, elle tire 30% de son pétrole et 40% de son gaz de Russie. A l'inverse, la Russie est de plus en plus une terre d'élection du déploiement des entreprises allemandes. En 2012, les lucratifs liens commerciaux germano-russes avoisinaient les 74 milliards d'euros.

En dépit de ces liens d'affaires très étroits, la porte-parole pour les droits de l'Homme du groupe parlementaire de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Erika Steinbach, a exhorté la chancelière à placer les valeurs démocratiques avant les intérêts économiques.

La chancelière n'a cependant pas pour habitude de courber l'échine face à Poutine. En novembre dernier lors d'une visite à Moscou, elle n'avait pas hésité à critiquer publiquement la Russie au sujet les peines de prison contre des membres du groupe punk féministe Pussy Riot.