Violeurs levez-vous
4 janvier 2013
Die Welt publie le témoignage édifiant d'une jeune femme qui a grandi à New Delhi. Sonia raconte que les agressions sexuelles y sont quotidiennes. Les tenues légères sont à proscrire sous peine de mettre sa vie en danger.
Le non-respect des femmes est l'un des problèmes majeurs en Inde, estime la Süddeutsche Zeitung. Les progrès sociaux n'ont pas accompagné le boom économique rapide qu'a connu l'Inde à partir des années 1990. Mais selon le journal, la mort tragique et brutale de l'étudiante pourrait bien marquer un tournant dans la société. Au regard des manifestations, l'Inde a réellement pris conscience de son retard sur le plan social.
La Frankfurter Rundschau est plus pessimiste. L'idée que la violence contre les femmes, profondément ancrée dans une culture patriarcale et archaïque, cèdera la place à la modernité est évidement fausse. Les femmes continueront sans doute de se conduire comme les hommes le demandent, même à l'époque du GPS et d’internet. Le respect des femmes n'est pas du ressort des politiques ; elles devront se battre elles-mêmes, analyse le quotidien
Die tageszeitung pose également un regard critique sur les réformes d'ores et déjà annoncées par les autorités. Notamment la mise en place d'un fichier des délinquants sexuels. Publier sur internet les noms, adresses et photos des violeurs présumés pourrait conduire à des représailles. Des personnes innocentes pourraient être accusées à tort, estime le journal.
L'ancien Premier ministre de l'État de l'Uttar Pradesh milite pour que les auteurs d'agressions sexuelles ne puissent plus accéder à des postes au sein de l'administration publique. Mais die dageszeitung souligne que, selon les médias indiens, 30% des députés et des policiers sont concernés par ces accusations de viol. Le journal en conclut qu'au-delà des violences, la vraie problématique c'est la place et le rôle des femmes dans la société indienne.