1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Violences xénophobes dans l'est de l'Allemagne

Philippe Pognan24 août 2015

Depuis longtemps déjà, de nombreux citoyens de cette région de l'ex-RDA se montrent hostiles aux migrants alors que, rien que cette année, l'Allemagne s'attend à devoir en accueillir jusqu'à 800.000.

https://p.dw.com/p/1GKm1
Heidenau - Krawalle
Image : Reuters/A. Schmidt

Pendant deux nuits consécutives, vendredi et samedi, la police déployée pour contenir plus d'un millier de manifestants hostiles à l'arrivée de plusieurs centaines de réfugiés dans un nouveau centre d'accueil, a été confrontée à des blocages de rues, des jets de pierres, de bouteilles et de pétards. Plus d'une trentaine de policiers ont été blessés.

Deutschland Lage in Heidenau
La police tente de rétablir l'ordreImage : picture-alliance/dpa/A. Burgi

Le quotidien de Düsseldorf Rheinische Post constate: "Plusieurs centaines de jeunes gens, dont de nombreuses femmes, ont participé aux émeutes, le visage déformé par la haine, scandant des paroles xénophobes insupportables devant le foyer de Heidenau. Ces images doivent être un signal d'alarme pour tous ceux qui ne veulent plus entendre parler de la responsabilité historique particulière de l‘Allemagne, qui demandent qu'on enterre une fois pour toutes le passé nazi et qui considèrent superflue la lutte contre l'extrémisme de droite. La racaille fascisante existe toujours!“ souligne l'éditorialiste.

Le journal Neue Osnabrücker Zeitung exige que : "la politique présente enfin un concept global montrant comment l'Allemagne veut maîtriser les défis de ces nouveaux flux migratoires. Si elle ne le fait pas, alors elle fait le jeu des extrémistes", avertit l'éditorialiste.

Deutschland Flüchtlinge in Heidenau
Des réfugiés discutent devant leur foyer à HeidenauImage : picture-alliance/dpa/A. Burgi

La Lausitzer Rundschau, journal de Cottbus, dans l'est de l'Allemagne : "Faire montre d'une haine xénophobe, certains voient là la seule possibilité de provoquer "cet Etat" qu'ils rejettent. La ministre des Sciences de l'Etat régional de Saxe a clairement souligné à quel point une telle attitude est stupide et dangereuse. La social-démocrate a souligné que la ville de Dresde, site scientifique important, commence à souffrir des conséquences de cette xénophobie latente. Car de plus en plus de scientifiques ou chercheurs étrangers n'ont aucune envie d'y travailler ! Ainsi les fauteurs de troubles à Heidenau et dans la région nuisent finalement à la dynamique économique et donc à eux-mêmes !" conclut le journal.

Le journal Straubinger Tagblatt cite le ministre fédéral de l'Intérieur, Thomas de Maizière: "Ces excès de violence xénophobe seront poursuivis avec toute la dureté de l'Etat de droit", et constate: "A Heidenau cela n'en avait vraiment pas l'air ! Comme nombre de ses collègues, le ministre se fait surtout remarquer par des annonces martiales", souligne le journal qui estime que "face à la montagne croissante de demandes d'asile les politiciens ont complètement sous-estimé la situation actuelle."

Thomas De Maiziere
Thomas de Maizière, ministre fédéral de l'Intérieur: "les auteurs de violences xénophobes seront implacablement poursuivis..."Image : picture-alliance/dpa/Annegret Hilse

La taz, die tageszeitung, de Berlin salue le fait que contrairement à ce qui s'est passé ce week-end à Heidenau, de nombreuses initiatives de citoyens viennent en aide aux réfugiés et migrants un peu partout en Allemagne. Pour les réfugiés et avec les réfugiés. Mais cela ne suffit malheureusement pas. Les services publics sont débordés et n'arrivent même plus à enregistrer les nouveaux arrivants. Des réfugiés dorment dans des jardins et parcs publics, sans nourriture, sans douche, sans habits de rechange, s'insurge la taz qui conclut : Une catastrophe humanitaire dans un des pays les plus riches de la planète ! "

Deutschland Sigmar Gabriel besucht Heidenau
A Heidenau, le vice -chancelier allemand, Sigmar Gabriel (au centre)discute avec des réfugiés syriens et afghans(le 24.08.15)Image : Reuters/Bundesministerium für Wirtschaft und Energie/M. Weiss