Viktor Orban, bienvenue en Bavière!
24 septembre 2015Cette invitation faite au chef du gouvernement hongrois par les dirigeants de la CSU, l'Union chrétienne-sociale fait l'objet de critiques. Que le Ministre-Président bavarois et chef de la CSU, Horst Seehofer et ses proches affichent ostensiblement leur solidarité avec ce farouche opposant aux quotas d'accueil pour les réfugiés réclamés par Angela Merkel est un camouflet pour la chancelière, estiment la plupart des journaux comme la Frankfurter Allgemeine Zeitung :
"Viktor Orban prend la pose du dernier chevalier de l'Occident pour défendre son peuple des Hongrois contre les vagues de migrants, oubliant que de nombreux Hongrois ont par le passé eux-mêmes quitté leur pays pour tenter de vivre mieux ailleurs. Il veut hermétiquement barricader les frontières de la Hongrie, et il recommande à tous les pays de l'Union de faire de même. Mais un tel verrouillage des frontières ne saurait fonctionner, à moins d'être prêt à employer les moyens les plus brutaux. Or, souligne le journal de Francfort, Viktor Orban, on le sait, n'a que peu d'estime pour la démocratie et préfère les méthodes fortes ! "
L'autre grand journal de Francfort, la Frankfurter Rundschau exprime aussi son indignation et rappelle la violence employée par les forces de sécurité hongroises contre les réfugiés. "Viktor Orban, Premier ministre d'un pays membre de l‘Union européenne fait fi depuis longtemps des valeurs propres à cette Union et les a foulées au pied dans bien des domaines sans devoir subir de quelconques conséquences. Le journal dénonce le clientélisme d‘Orban, son nationalisme, ses atteintes à la liberté de la presse. Entretemps, on doit se demander pourquoi la politique d' Orban vis à vis des réfugiés et ses infractions flagrantes au droit n'occupent pas les tribunaux internationaux. Que la CSU applaudisse ce démon de l'intolérance est une honte ! s'indigne l'éditorialiste."
Autre thème: le scandale des moteurs truqués de Volkswagen
Un scandale qui continue de faire des vagues après la démission du grand patron de Volkswagen Martin Winterkorn suite aux révélations sur des moteurs diesel manipulés par le plus grand constructeur automobile européen. "On peut avoir le vertige devant l'ampleur de cette immense tromperie de Volkswagen à l'échelle internationale, écrit la Süddeutsche Zeitung. On peut aussi se sentir mal face aux conséquences que cette énorme fraude entraînera. Les retombées pénales et judiciaires de cette affaire seront lourdes, mais relativement insignifiantes par rapport aux conséquences économiques ; jamais auparavant un groupe industriel de renommée mondiale n'a subi une telle perte de réputation, une telle descente aux enfers. La démission du grand patron Martin Winterkorn était nécessaire et fait partie de cette descente aux enfers; mais elle ne fait pas la lumière sur l'affaire et n'explique rien, -pour le moment du moins-", conclut l'éditorialiste.