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Vers une résolution de la crise libyenne?

29 mai 2018

Réunis ce mardi (29 mai) à Paris par le président français Emmanuel Macron, les quatre principaux protagonistes de la crise libyenne se sont engagés à organiser des élections le 10 décembre.

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Frankreich Libyen-Konferenz in Paris
Image : picture-alliance/AP/dpa/Etienne. Laurent

 A la table de discussion de l’Elysée se trouvait : Fayez al-Sarraj, le premier ministre du gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU, le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l'est du pays, Guila Salah, le président de la Chambre des représentants, et Khaled al-Mechri, le président du Conseil d'Etat. 

Se sont joints à cette conférence également les présidents de la Tunisie, du Niger, du Congo et du Tchad. 

Tous ont accepté l'organisation d'élections le 10 décembre prochain. Mais ce calendrier ne rassure pas Acheick Ibni Oumar, ancien ministre tchadien des Affaires étrangères. Il émet deux réserves. "Premièrement, les élections risquent d’être mal faites. Parce qu’une bonne partie du territoire échappe à tout contrôle. Ensuite, il y a un risque aussi que même les acteurs impliqués dans le processus électoral contestent les résultats de ces élections si ça ne les arrange pas. On l’a vu en 2014" explique t'il.

En attendant la tenue des élections, les pays voisins souffrent des conséquences de la crise Libyenne, notamment des trafics de toutes sortes. Le Niger est aujourd’hui devenu le passage obligé des migrants ouest-africain en route pour l’Europe.

Frankreich Libyen-Konferenz in Paris
Rencontre entre le président français Emmanuel Macron et Fayez al-Sarraj, le premier ministre du gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU en marge du sommet de Paris sur la Libye.Image : picture-alliance/AP/dpa/Etienne. Laurent

La situation en Libye source d'insécurité dans la sous-région

Les différents conflits dans certaines régions du Mali sont alimentés par la crise Libyenne. Et tous les voisins de la Libye ont en commun l’insécurité et la violence comme nous l’explique Tchierno Hamadou de la société civile du Niger, qui rentre d’une mission à Agadez. Selon lui "l’arsenal libyen s’est retrouvé dans nos pays après le chaos qu’il y a eu là-bas. Mais également la détérioration de la sécurité dans le nord Mali n’est pas sans effet sur la situation au Niger. Notamment dans sa partie ouest avec les conflits qui opposent les communautés touaregs aux communautés peuls dans la région, dans cette partie qu’on appelle la région des trois frontières. Vous avez assez d’incidents meurtriers qui touchent le Niger, le Mali mais aussi le Burkina Faso voisin. Et c’est dans cette région où la force du G5 Sahel tente de s’implanter."

La feuille de route agréée au palais de l'Elysée à Paris prévoit aussi l'unification des forces armées et de sécurité, aujourd'hui constituées d'une myriade de milices, ainsi que l'instauration d'une seule banque centrale et d'un seul Parlement.

Le texte a été lu à l'issue de la rencontre et approuvé oralement par les quatre responsables libyens mais n'a pas donné lieu à une signature comme cela était prévu.

Ces engagements ont toutefois été pris en présence de 20 pays et six organisations internationales. 

Mais l'International Crisis Group (ICG) a jugé que la conférence de Paris risquait d'être "contre-productive" car tous les acteurs politiques et militaires libyens n’ý étaient pas présents.