Vers une crise diplomatique entre l’Angola et la RDC ?
18 octobre 2018Le ton monte entre Luanda et Kinshasa. La RDC a transmis par voie diplomatique, par le biais d’une note verbale, l'indignation et les vives protestations de son gouvernement.
Par ailleurs, le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a demandé aux autorités angolaises d’ouvrir dans les plus brefs délais "des enquêtes approfondies" sur ces expulsions.
Kinshasa menace, si les circonstances de ces expulsions ne sont pas établies, de saisir les instances internationales. Au motif donc du non-respect du droit international.
"Nous avons des accords signés en 1999, qui prévoient que l'un ou l'autre pays, pour autant qu'il trouve des migrants irréguliers sur son territoire et qui doit les expulser vers l'autre pays, doit préalablement informer le gouvernement du pays d'accueil des migrants à expulser pour que celui-ci puisse organiser un accueil digne", se plaint le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé Omalanga qui accuse l’Angola d’avoir dérogé à ses obligations conventionnelles.
Des mesures humanitaires
Selon Lambert Mendé Omalanga, le gouvernement aurait mis en place le Fonds spécial d’assistance humanitaire en faveur de ces expulsés.
Mais le député de l’opposition et élu de Kananga dans le Kasaï Claudel André Lubaya n’a encore rien vu.
"Nous n'avons pas encore sur le terrain, jusqu'à ce matin,un signalement de la présence d'une réaction gouvernementale sur le site des expulsés. Donc, pour l'instant, a n'a servi pour le gouvernement qu'à faire une sortie médiatique, non suivie du concret. C'est ce concret que nous exigeons: la prise en charge rapide et immédiate des victimes des expulsions", déclare t-il, au micro de la DW.
Justification de Luanda
Cette série d’expulsions lancée depuis le début du mois d’octobre visait, selon Luanda, à lutter contre l’immigration clandestine dans la province du Lunda Norte.
L’Angola, lui maintient sa position : ces Congolais, dont le nombre est estimé à 200.000, sont volontairement rentrés chez eux.
L'Angola et la RDC partagent près de 2.500 kilomètres de frontière, soit la plus longue frontière terrestre en Afrique.