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Vers la fin de la guerre civile au Soudan du Sud ?

22 décembre 2017

Le gouvernement et les principaux groupes rebelles ont signé jeudi un cessez-le feu censé prendre effet à partir du 24 décembre. Au lendemain de cette signature, c'est le scepticisme qui domine.

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Südsudan Waffenstillstand 01.02.2014 Addis Abeba
Image : Reuters/T. Negeri

Placé pour l’égide de l’Igad, l’Autorité intergouvernementale pour le développement, ce cessez-le feu a été signé au siège de l’Union Africaine par le SPLM/A du président Salva Kiir et par le principal mouvement d’opposition, le SPLM/A-IO de l’ancien vice-président, Riek Machar.

D’autres factions armées de la rébellion ont également apposé leur signature au bas de ce document. Il s'agit de la faction du SPLM/A-IO fidèle à l'actuel vice-président Taban Deng, et de six autres groupes rebelles armés, dont celui de l'ancien influent général Thomas Cirillo Swaka. En février 2017, ce dernier a démissionné  du gouvernement.

L’accord prévoit le gel des positions des belligérants, la protection des civils et l’accès de l’aide humanitaire. "C'est un premier pas encourageant. Vous redonnez une lueur d'espoir à votre peuple mais il ne s'agit que d'un petit pas. Il faut maintenant des actions pratiques", a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

"Nous envoyons un message d'espoir aux Sud-Soudanais en forme de cadeau de Noël", a  pour sa part lancé Workneh Gebeyehu,  le ministre éthiopien des Affaires étrangères, par ailleurs,président du Conseil des ministres de l'Igad, l'Autorité Intergouvernementale pour le Développement.

 Une joie pour le moins mesurée...

L'ex vice-président Riek Machar est en exil depuis fin 2016. Il  a toujours une mainmise sur le principal mouvement signataire de l'accord de cessez-le feu  du 21 décembre 2017.
L'ex vice-président Riek Machar est en exil depuis fin 2016. Il a toujours une mainmise sur le principal mouvement signataire de l'accord de cessez-le feu du 21 décembre 2017.Image : picture-alliance/AP Photo/M. Ayene

A l'heure qu'il est, il est difficile de croire en la sincérité des belligérants. Depuis le début de cette guerre civile en 2013, plusieurs accords de trêve ont été signés. Tous ont échoué.

En août 2015, en pleine négociations de paix, de violents combats ont éclaté entre forces loyalistes et soldats rebelles. Ce scénario s’est répété lundi dernier. Alors que les deux parties discutaient à Addis Abeba, l’armée sud-soudanaise s’est emparée de Lasu, un des bastions des rebelles situé dans la région de l’Equateur.

En plus, depuis mai 2017, le président Salva Kiir a décrété un cessez-le feu unilatéral qui n’a jamais été respecté.

Toutefois, le respect de l’accord constituerait une première étape vers la normalisation. Avec l'espoir d'aboutir à l’organisation d’élections libres, justes et équitables dans un pays au tissu social, économique, et culturel déstructuré, ce pays qui est le plus jeune Etat au monde.

DW MA-Bild Eric Topona
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona