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Vent de révolte à Kampala

10 mai 2011

Human Rights Watch appelle le gouvernement ougandais à enquêter sur la mort de neuf civils tués par les forces de sécurité lors des manifestations pacifiques qui ont eu lieu ces derniers jours en Ouganda.

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Le président Yoweri Museveni s’apprête à entamer un nouveau mandataprès sa réélection en février dernier.
Le président Yoweri Museveni s’apprête à entamer un nouveau mandat après sa réélection en février dernier.Image : DW/Schlindwein

Dans un communiqué rendu public hier, l’organisation demande également aux pays occidentaux de suspendre une partie de leur coopération militaire avec Kampala. C’est dans ce contexte que le président Yoweri Museveni s’apprête à entamer un nouveau mandat à la tête de son pays, après sa réélection à la présidentielle de février dernier. 

Réélu il y a trois mois avec plus de 68% de voix lors d’un scrutin controversé, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, sera investi jeudi prochain à la tête de l’Ouganda pour un nouveau mandat de 5ans. Pour l’heure, le président ougandais doit faire face à un mouvement de contestation mené par son principal opposant Kizza Besigye, qui rejette les résultats de la dernière présidentielle et qui tente depuis quelques semaines de mobiliser la rue à l’instar de ce qui se passe dans le monde arabe.

Ras-le-bol

"Je ne voudrais pas comparer ce qui se passe en Ouganda à ce qui se passe sous d’autres cieux", explique Kizza Besigye, leader du Forum pour le changement démocratique, la coalition de l’opposition ougandaise. "Mais ce que je sais, c’est que ce qui se passe en Ouganda est la conséquence d’un ras-le-bol des gens qui sont fatigués des abus de certains membres du gouvernement, qui au lieu de leur fournir de meilleurs services, utilisent leur argent pour s’enrichir et acheter des armes alors que les populations n’ont rien à manger. Ce qui se passe donc, ce sont des manifestations de gens qui disent, trop c’est trop, nous voulons des services !"

A Nairobi où il se trouve depuis quelques jours en vue d’y recevoir des soins médicaux, à la suite de brutalités policières, l’opposant ougandais, n’entend pas baisser les bras et croit dur comme fer ue le changement interviendra tôt ou tard : "Je ne sais pas combien de temps cela va prendre mais ce dont je suis certain, c’est que le changement va se produire. La violence actuelle est l’œuvre de gens qui sont dans l’armée et dans la police et qui souffrent aussi et je pense que le moment viendra où ces gens là, diront ça suffit! nous ne pouvons pas continuer à brutaliser notre peuple et nos parents."

En attendant ce jour, ces brutalités policières ont déjà fait 9 morts, selon les organisations de défense des droits de l’homme, une centaine de blessés et quelque 600 arrestations. La police ougandaise promet pour sa part, une enquête sur toutes ces allégations.

Auteur : Ibrahim Tounkara
Edition : Marie-Ange Pioerron