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Vague de réfugiés kurdes syriens en Turquie

Jean- Michel Hauteville22 septembre 2014

Plus de 130 000 réfugiés kurdes sont arrivés en Turquie. Ces milliers de civils fuient les combattants de l'organisation extrémiste de "l'Etat islamique" en Syrie.

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A la frontière entre la Turquie et la Syrie
A la frontière entre la Turquie et la SyrieImage : Reuters/Kadir Celikcan

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En Syrie, plus de 130 000 réfugiés kurdes sont entrés en Turquie depuis vendredi. Ces milliers de civils fuient les combattants de l’"Etat islamique" autoproclamé. Ces derniers jours, les djihadistes se sont emparés d’une cinquantaine de villages kurdes dans le nord de la Syrie. À Ankara, le vice-premier ministre turc assure que la Turquie a pris toutes les mesures pour accueillir davantage de réfugiés si cela devait s’avérer nécessaire.

Des dizaines de milliers de réfugiés

À la frontière avec la Turquie, Aïn Al-Arab est la troisième plus grande ville Kurde de Syrie. Les 50 000 habitants de cette ville, que les Kurdes nomment Kobani, se sont réfugiés de l’autre côté de la frontière. Des dizaines de milliers d’habitants des villages de la région ont également afflué vers la Turquie. Ils fuient les combattants sunnites de l’"État islamique" auto-proclamé. Pour Carol Batchelor, la représentante du Haut-commissariat aux Réfugiés des Nations Unies en Turquie, l’exode de civils kurdes de Syrie vers la Turquie risque de s’amplifier dans les semaines à venir. Carol Batchelor :

« Selon les informations en notre possession, dans l’ouest de la zone frontalière, il y a des centaines de milliers de déplacés qui sont en route vers la Turquie. Nous avons un besoin urgent de matériel de premiers secours. »

Une charge pour la Turquie

Massenflucht aus Syrien in die Türkei
Des familles entières passent la frontière turqueImage : picture-alliance/dpa/U. Yunus Tosun

Il y a encore une semaine, le Haut-commissariat aux Réfugiés recensait déjà près de 850 000 déplacés syriens en Turquie, auxquels viennent désormais s’ajouter des milliers de civils kurdes en fuite.

L’arrivée massive de ces populations kurdes pose un défi de taille à la Turquie. C’est l’analyse que fait Samim Akgönül, enseignant et chercheur à l’Université de Strasbourg et au CNRS :

« Les réfugiés syriens représentent une charge considérable pour le budget de la Turquie. Par ailleurs, la présence massive de réfugiés kurdes en Turquie alimente des tensions dans plusieurs villes. Il y a des manifestations contre les Kurdes, on observe des actes de racisme et de vandalisme. Pour la Turquie, il y a un prix social à payer ».

Mais pour l’instant, pas question pour la Turquie de se joindre à la coalition internationale contre les djihadistes de l’État islamique en Irak et en Syrie. Pour le professeur Samim Akgönül, Ankara ne veut pas prendre le risque de subir des attaques commises par des cellules terroristes infiltrées sur son territoire.