Union pour la Méditerannée : entre enthousiasme et scepticisme
14 juillet 2008Die Tageszeitung, ne remet certes pas en cause le succès diplomatique que représente l'inauguration de cette dernière par le Président français Nicolas Sarkozy. Réunir à une seule et même table la presque totalité des chefs d'Etat et de gouvernement de l'espace méditerranéen et ceux de l'Union européenne relève de la prouesse. Sans parler de la cerise sur le gâteau de Sarkozy : faire de son palais présidentiel le lieu où Damas et Beyrouth ont officialisé leur rapprochement diplomatique. Mais le journal berlinois note que le vrai travail de l'UPM et donc les problèmes, débute seulement maintenant.
Hier, ce sont avant tout les symboles qui prédominaient souligne également la Frankfurter Rundschau. Ce qui compte désormais et c'est aussi ce sur quoi l'UPM sera évaluée, c'est sa capacité à dépasser les déficits du processus de Barcelone, crée en 1995. Et le point décisif sera la manière dont les Etats du Sud vont travailler ensemble. Que la Syrie et le Liban aient affiché hier la reprise de leurs relations diplomatiques ou que le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le Président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas posent aux cotés de Nicolas Sarkozy, sont des gestes, qui pour le moment, n'ont qu'une portée symbolique affirme le journal.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung se demande quant à elle si cette nouvelle Union pourrait réellement œuvrer pour la paix au Proche-Orient, alors même que toutes les autres grandes puissances n'y sont pas parvenues.
Il est certain que le sommet de Paris n'a pas été synonyme d'un bouleversement historique, comme l'aurait voulu le Président français renchérit la Süddeutsche Zeitung qui pense qu'il est encore beaucoup trop tôt pour une véritable union entre les Etats d'Afrique du Nord et du Proche –Orient et ceux de l'Union Européenne. Mais, le sommet de Paris a au moins le mérite de relancer le processus de Barcelone, qui stagnait depuis des années, selon le journal. Il faut que les Européens s'appuient sur ce succès à haut risque pour devenir des acteurs incontournables dans le processus de paix au Proche-Orient.