1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Une voix vaut-elle une voix?

Anne Le Touzé15 septembre 2005

A trois jours des élections législatives allemandes, la Cour constitutionnelle a décidé de publier les résultats partiels du scrutin dimanche comme prévu, alors que les 220.000 électeurs de Dresde ne voteront que deux semaines plus tard. Une décision qui risque d’avoir une conséquence sur l’issue de l’élection si celle-ci est serrée. Commentaires des journaux allemands :

https://p.dw.com/p/C9cc
Image : dpa

Selon le Kölner Stadt-Anzeiger, la décision des juges de Karlsruhe est la meilleure. Non seulement les citoyens ont le droit d’être informés rapidement sur l’influence de leur suffrage, mais les tendances sont difficiles à cacher, puisque les sondages d’opinion interrogent les électeurs après leur vote et en publient les résultats.

Justement, réplique la Süddeutsche Zeitung, les sondages ont beaucoup trop d’influence dans cette campagne. Etant donnée leur fréquence, on peut se demander s’ils sont vraiment observateurs de tendances ou s’ils ne sont pas à l’origine de ces tendances, analyse le quotidien. Pire encore, la folie des sondages, ces dernières semaines, ne va-t-elle pas à l’encontre de la loi fondamentale qui dicte des élections libres et secrètes et dans lesquelles chaque voix pèse le même poids ? Les électeurs de Dresde vont en faire les frais durant les deux semaines qui précèderont leur vote : si un petit parti est juste en dessous de la barre des 5%, chaque suffrage dresdois ne vaudra plus cent grammes, mais une tonne.

La Tageszeitung revient sur les derniers épisodes politiques qui ont fait varier les sondages, et constate que l’Union a mené la campagne la plus misérable de l’histoire de la République fédérale. Les débâcles se sont enchaînées. En juillet, l’idée de faire d’une augmentation de la TVA le thème central de la campagne, était déjà douteuse. En août, Edmund Stoiber enfonce le clou en s’en prenant aux Allemands de l’Est « frustrés ». Et en septembre, fin de toutes les illusions : le démontage en règle de l’expert en finances de l’Union, Paul Kirchhof.
Mais on ne peut pas parler d’« accidents », relève le quotidien. Angela Merkel est victime des dissensions qui existent au sein de son parti et de ses alliés. Et le fouillis de ces derniers jours n’est rien en comparaison du démontage qui l’attend dimanche soir, si son parti atteint un mauvais score, et ce, même si elle gagne, conclut la taz.

Il en va de même pour die Welt, qui considère également qu’Angela Merkel est torpillée par son propre camp. Merkel veut gouverner, Merkel doit gouverner, elle en est capable mais elle est trop souvent dupée. On l’a acceptée comme candidate mais toujours pas comme chef. Et il serait souhaitable que ses propres rangs la soutiennent.