Une preuve de vie pour la justice centrafricaine
23 janvier 2018L'ex-chef rebelle centrafricain Rodrigue Ngaïbona alias "général Andjilo" était poursuivi pour assassinat, association de malfaiteurs, vols aggravés, séquestration, détention illégale d'armes et munitions de guerre. Il a été condamné ce lundi à une peine de travaux forcés à perpétuité et au versement de la somme de 118 millions de francs CFA (180.000 euros) de dommages et intérêts aux victimes ou à leur famille, et à un franc symbolique aux ONGs de défense des droits de l'homme qui s'étaient constituées partie civile.
Un pas en avant ?
Est-ce un pas décisif pour la justice centrafricaine dans le jugement des grandes affaires en RCA ? Alors que les partenaires de la Centrafrique estiment que ce pays a besoin d'une Cour spéciale pour juger les crimes les plus graves commis depuis 2003, la juridiction nationale, à travers sa session criminelle ouverte le 8 janvier, a démontré sa capacité à juger les criminels de guerre comme le général Andjilo.
Pour le magistrat Joseph Bindoumi, ancien ministre de la Défense pendant la période de la transition politique et Président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme (LCDH), la justice centrafricaine a plutôt besoin des moyens de son action, comme l'avait demandé le peuple centrafricain.
"Malheureusement, les partenaires ont plutôt choisi de créer une Cour pénale spéciale au motif que la justice centrafricaine n'était pas apte à juger les grands crimes", regrette l'ancien ministre. Or, poursuit-il, "cette Cour pénale spéciale traîne les pieds au même titre que la Cour pénale internatinale".
Selon Joseph Bindoumi, le procès "Andjilo" s'est bien déroulé. Pour lui, c'était l'une des rares fois en Afrique centrale où "les organisations de la société civile ont commis un collectif d'Avocats pour la partie civile et où l'Etat a commis des Avocats d'office et des Avocats constitués pour défendre les accusés."
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