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Une première pour la Bundeswehr au Proche-Orient

Yann Durand14 septembre 2006

Au maximum 2400 soldats dont 1500 marins. C’est le contingent qu’enverra la Bundeswehr pour assurer le commandement de la force maritime internationale de surveillance des côtes libanaises. Le premier déploiement armé de l’Allemagne au Proche-Orient depuis la seconde guerre mondiale a été approuvé hier à Berlin par le gouvernement d’Angela Merkel. La mission, localisée dans une zone allant jusqu’à 50 milles marins, doit s’achever le 31 août 2007. Les réactions de la presse allemande.

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L'armée allemande a déjà été dépêchée au Congo, ainsi qu'en Afghanistan, mais bientôt elle s'essaiera aussi au Proche-Orient
L'armée allemande a déjà été dépêchée au Congo, ainsi qu'en Afghanistan, mais bientôt elle s'essaiera aussi au Proche-OrientImage : picture-alliance / dpa/dpaweb

Il semble n’exister d’autre alternative que l’opération militaire internationale, avance la Tageszeitung de Berlin. Et ce n’est pas facile de le reconnaître, poursuit le journal. Mais pourtant c’est exactement l’argument qui a déjà été avancé pour légitimer des guerres offensives. Cependant le déploiement dont il est ici question n’est pas un assaut, rappelle le quotidien ; c’est le Liban qui souhaite ce soutien car sa reconstruction nécessite des canaux libres pour le commerce, y compris par voie maritime.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung la mobilisation d’une flotte constitue une césure. Dans la mesure où l’Allemagne par l’envoi de forces armées accroît, au vu et au su de tous, son engagement au Proche-Orient. Le message selon lequel un état est disposé à risquer l’existence de ses soldats, lui confère un certain poids dans les affaires internationales. Ainsi de l’analyse du journal conservateur qui toutefois prévient : Le prix de cette extension de pouvoir peut augmenter à tout moment sans que l’on sache quel gain d’influence a effectivement été payé. La protection de la côte libanaise recèle en effet de sérieux dangers.

Même son de cloche dans l’hebdomadaire Die Zeit selon lequel, certes le plus important n’est pas de participer, mais celui qui refuse de s’engager, renonce également à s’immiscer dans le jeu diplomatique. Pendant deux semaines les allemands ont fait figure de basse-cour en folie. Néanmoins le caquetage en a valu la peine : car discrètement mais avec sang-froid, Berlin a tergiversé jusqu’à ce que Beyrouth craque pour dire ‘oui’ à un mandat ‘robuste’, ‘oui’ à une patrouille ‘sans limite’, c’est-à-dire jusqu’à la plage.

Le scepticisme vis-à-vis de l’armée reste cependant bien ancré, relève la Frankfurter Rundschau, même si on peut y deviner des arguments égoїstes du style : Qu’est-ce qu’on a à y voir. D’autre part le déploiement, du point de vue des partis politiques qui tendent à se baser sur le centre de la société, constitue quasiment une figure imposée. Tant qu’à faire, la totale ! Mais heureusement seulement avec la marine, ironise le journal. Être de la partie et pourtant à des milles du vrai grand risque. D’accord, mais pour combien de temps ?