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Kivu : des centaines d'atteintes à l'intégrité recensés

Blaise Dariustone
8 décembre 2017

La plateforme mise en place par deux organisations vise à mettre en lumière les atteintes à l'intégrité des personnes dans les deux régions du Kivu.

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DR Kongo Vergewaltigungsopfer
Image : Getty Images/AFP/J. Cendon

En République démocratique du Congo, une plateforme sur internet recense désormais les cas de violences, meurtres, viols, kidnapping et répression politique commis dans les deux régions du Kivu au cours des six derniers mois. En tout, cet outil recense des centaines de meurtres et plus d'un millier de personnes enlevées. Un projet mis sur pied par Human Rights Watch (HRW) et le Groupe d'études sur le Congo (GEC)  qui vise à dévoiler les incidents sécuritaires dans cette partie de la RDC. C'est un constat alarmant selon les deux ONG.


Selon les premiers résultats de ce baromètre, de juin à novembre 2017, au moins 526 civils ont été tués dans les Kivu, 1 087 personnes ont été kidnappées pour obtenir une rançon et il y a eu 11 incidents de viols massifs répertoriés. Au-delà de ce bilan tragique, c'est l'occasion de faire le point sur la multitude de groupes armés - 120 en tout - qui se trouvent aujourd'hui encore dans l'est du Congo. "Nous avons un réseau de 13 points focaux avec des experts partout à l'Est de la République démocratique du Congo, un point focal presque par territoire", explique Jason Stearns, responsable de ce projet. Son organisation est en contact quotidien avec les officiers administratifs, les chefs coutumiers, les prêtres, la société civile et l'armée congolaise sur place.

Le gouvernement proteste

Capoeira in der Demokratischen Republik Kongo
Image : DW/F. Forner

"Le plus important est de mettre ces informations à la disposition de tout le monde, les Congolais, mais aussi la communauté internationale afin de comprendre ce qui se passe chaque jour à l'est du Congo", détaille le responsable qui annonce que la mise en ligne va continuer. Contactée, la ministre des droits de l'homme de la RDC Marie-Ange Mushobekwa dit n'avoir pas pris connaissance de ce document mais  réfute la fiabilité des informations récoltées. "Nous trouvons ce rapport vraiment ridicule. Ce sont des mensonges grossiers qui ressemblent à un règlement de compte", estime la ministre. "Pourquoi publier les versions de toutes les parties sans les versions du gouvernement congolais ?", demande-t-elle en promettant d'essayer de prendre connaissance des documents.

Selon le GEC, le Groupe d'étude sur le Congo, en deux ans le nombre de groupes armés a doublé pour atteindre le chiffre de 120. Une réalité inquiétante pour le GEC et Human Right Watch. Pour ces organisations, ces premiers résultats doivent rendre plus compréhensible une crise qui intéresse de moins en moins la communauté internationale. Alors que le pays a enregistré près d'un million de déplacés internes supplémentaires cette année, plus que le Yémen ou la Syrie.