1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Une nouvelle ère s'ouvre en Pologne

Anne Le Touzé23 octobre 2007

« L’Europe est soulagée » à la Une des journaux allemands ce matin. La presse salue le changement de cap en Pologne, où les électeurs ont sanctionné le duo Kaczynski aux législatives de dimanche et amorcé une nouvelle ère, aussi bien en ce qui concerne les affaires intérieures que les relations de la Pologne avec ses voisins européens.

https://p.dw.com/p/C2et
Les Polonais ont choisi Donald Tusk plutôt que Jaroslav Kaczynski.
Les Polonais ont choisi Donald Tusk plutôt que Jaroslav Kaczynski.Image : AP

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce jour est à marquer d’une pierre blanche. Les Polonais n’ont pas seulement remercié un gouvernement aux idées dépassées, ils ont également balayé les partis extrémistes. Ce faisant, ils renouent avec la démocratie. Le fait que 53% des électeurs soient allés voter dimanche peut paraître médiocre par rapport à la moyenne européenne, mais pour la Pologne, cette mobilisation est une sensation.

C’est même du jamais vu depuis les élections de 1989, ajoute la tageszeitung. A cette époque, le pays était passé du « réalsocialisme » à la démocratie. La taz salue la « séparation réussie des jumeaux », puisque Jaroslav Kaczynski, Premier ministre et frère du président Lech Kaczynski, va céder la place au vainqueur du scrutin, Donald Tusk. Pour le journal, le chef de l’opposition est d’ailleurs l’homme qu’il faut à la Pologne pour amorcer un nouveau départ. Il va en effet remettre le pays sur les rails européens et tenter de le raccommoder avec ses voisins, après deux années de catastrophe diplomatique. Mais tout ceci va prendre du temps, prévient la taz.

Die Welt publie en première page une photo d’un Donald Tusk tout sourire. Le chef du parti libéral, qui avait été battu il y a deux ans à l’élection présidentielle, met fin à sa réputation de perdant, écrit le journal. Pendant un temps, il avait donné l’impression d’être brisé, aigri. Mais dans la dernière ligne droite de la campagne des législatives, Donald Tusk a montré qu’il avait la trempe d’un dirigeant.

La Frankfurter Rundschau salue « la deuxième entrée de la Pologne dans l’Union européenne ». A Bruxelles ou à Berlin, la Pologne des jumeaux Kaczynski a poussé ses partenaires européens à bout. Mais si le changement de gouvernement laisse entrevoir un ton plus doux, cela ne signifie pas que Varsovie cessera de défendre avec vigueur ses intérêts. L’Union européenne, estime le journal, a d’ailleurs besoin d’un partenaire polonais fort. Car sans la Pologne, elle serait incomplète.

Même avis dans la Süddeutsche Zeitung : à l’instar de son prédécesseur, Donald Tusk va continuer à défendre les intérêts polonais, notamment face à Berlin dans la question des expulsés de la Seconde guerre mondiale ou des droits des travailleurs polonais en Allemagne. Mais on peut s’attendre à un échange plus détendu, se réjouit le quotidien.