1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Une lettre sans réponse?

Yann Durand9 mai 2006

La crise du nucléaire iranien pourrait connaître une avancée prochainenemt. C’est du moins ce que l’on peut lire dans la presse allemande. Le président Ahmadinejad a adressé une lettre de 18 pages à son homologue américain Georges Bush, lui suggérant, sans l’épargner de critiques, de revenir aux principes religieux pour résoudre le conflit. Une initiative spectaculaire car sans précédent depuis 1979, dans laquelle certains voient un signe de nervosité de la part de Téhéran. D’autres en revanche attestent un sens aigu de la stratégie au chef d’état iranien.

https://p.dw.com/p/C6zp
Ahmadinejad, Bush - une lettre pourra-t-elle les rapprocher?
Ahmadinejad, Bush - une lettre pourra-t-elle les rapprocher?Image : AP

Cette lettre montre à quel point, il est utile que le conseil de sécurité de l’ONU s’ingère dans le conflit du nucléaire iranien avance la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En effet Téhéran ne se voit pas en tant que laisser pour compte de la politique internationale. En outre on ne peut être sûr que la Russie et la Chine continueront, à longue échéance, à défendre les activités nucléaires de l’Iran. C’est la première fois depuis1979 qu’un président iranien établi un tel contact. Un président qui pourtant jusqu’alors ne s’est distingué que par des menaces martiales et une virulente propagande anti-occident.

Pour la Süddeutsche Zeitung le moment qu’a choisi Ahmadinejad n’est pas fortuit et très pertinent. La semaine dernière le secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan avait demandé aux Etats-Unis de négocier directement avec l’Iran pour calmer la crise. Une requête à laquelle se sont d’ailleurs associées certaines voix de l’administration Bush, rappelle le journal, qui cependant fait aussi valoir la portée de l’initiative d’Ahmadinejad pour ses alliés. Car la résistance de Moscou et Pékin contre des sanctions, devrait s’en trouver renforcée. Et si les menaces militaires américaines persistent, alors le noyau dur de la politique iranienne, dont fait partie le président, privilégiera le conflit - surtout tant que les prix du pétrole sont élevés et les USA enlisés en Irak.

La crise est bilatérale selon la Frankfurter Rundschau. Il s’agit, au fond, plus de la domination stratégique dans la région du golfe, que du programme atomique iranien, dont la composante militaire n’a pas été prouvée jusqu’à présent, bien que les soupçons soient grands. Et Il incombe à l’AIEA de faire la lumière. Transmettre le cas de l’Iran au conseil de sécurité n’a pour l’instant pas lieu d’être, estime le quotidien. Quatre membres disposant du droit de veto et l’Allemagne doivent éviter le rôle de cheval de trait transportant les intérêts du cinquième. Les USA sont une partie et l’Iran est une partie, ce qui compte c’est la médiation entre les deux. Si la lettre de Téhéran à Washington conduisait au dialogue d’état à état, alors un grand pas serait fait.