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Une décennie de divison pour la Côte d'Ivoire

Bob Barry, AFP20 septembre 2012

Il y a dix ans, la Côté d'ivoire, considérée naguère comme un pays phare en Afrique de l'Ouest francophone, basculait dans une grave crise politico-militaire qui allait profondément marquer son histoire à jamais.

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Image : dapd

C'est le 19 septembre 2002, au lendemain d'une tentative de coup d'Etat manqué contre le président Laurent Gbagbo, que le pays se retrouve pour la première fois divisé entre le nord contrôlé par des rebelles sous la conduite de Guillaume Soro et le sud aux mains des troupes gouvernementales, qui soutenaient le président Laurent Gbagbo. La décennie suivante a été marquée par des assassinats sommaires et des disparitions forcées.

 Les faits

La Côte d'Ivoire n'a été réunifiée qu'en avril 2011, après la chute de Laurent Gbagbo et l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara, à la suite d'une crise postélectorale qui a fait 3.000 morts. Cet anniversaire survient alors que la réconciliation paraît marquer le pas dans le pays, qui connaît un regain de violence après une vague d'attaques contre l'armée en août, suivie d'arrestations de personnalités proches du camp Gbagbo. 

Selon Sidiki Konaté, ancien porte-parole des rebelles, aujourd'hui ministre de l'Artisanat, " le 19 septembre 2002, il s'agissait "de mettre fin à l'injustice que subissait une grande partie de la population du fait du refus du pouvoir central de leur reconnaître leur identité et de les intégrer comme des citoyens à part entière. "

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Laurent Gbagbo, ancien président aujourd'hui devant la CPIImage : picture-alliance/dpa

Alassane Ouattara, vainqueur de la présidentielle de novembre 2010, a bénéficié largement de l’appui des ex-rebelles, de la France et de la communauté internationale pour accéder effectivement au pouvoir. L’actuel président ivoirien a toujours nié être lié à la rébellion de 2002, dirigée par Guillaume Soro, un homme qui fut successivement Premier ministre de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara, avant de devenir  aujourd'hui président de l'Assemblée nationale.

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Guillaume Soro, ancien chef rebelleImage : picture alliance/dpa

Le cas Robert Gueï

Le parquet militaire d'Abidjan a ouvert une enquête sur la mort de l’ancien président, le général Robert Gueï, assassiné ainsi que son épouse et des proches le 19 septembre 2002.  Surnommé "le père Noël en treillis", Robert Gueï a dirigé la junte installée après le coup d'Etat du 24 décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié. Gueï avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu'il tentait de s'y accrocher. Le général Gueï était accusé par le pouvoir de Laurent Gbagbo d'être derrière la tentative de putsch.

Alassane Ouattara n'a lui-même échappé à un groupe de soldats venus l'arrêter qu'en se réfugiant à la résidence de l'ambassadeur d'Allemagne, voisine de son domicile. Il sera finalement exfiltré par l'armée française.  La justice a indiqué la semaine dernière qu'elle considère comme "principal suspect" dans la mort du général Gueï le commandant Anselme Séka Yapo, ancien responsable de la sécurité de Simone Gbagbo, épouse de l'ex-chef de l'Etat.

Alassane Ouattara Präsident
Alassane Ouattara va t-il faire toute la lumière sur les crimes commisImage : AP

La machine judiciaire s'est-elle mise en marche sous Ouattara pour connaître la vérité ? Eléments d'analyse ci-dessous avec Francis Laloupo, journaliste et analyste politique, spécialiste de la Côte d'Ivoire.

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