1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Un salaire minimum en Allemagne?

Sandrine Blanchard26 mai 2006

Le débat ne date pas d’hier, mais les discussions autour de l’instauration d’un salaire minimum en Allemagne étaient au cœur du congrès de la Confédération allemande des syndicats, le DGB, qui vient de se tenir à Berlin. Les syndicats estiment qu’une hausse du pouvoir d’achat relancerait la consommation et créerait donc des emplois. Le gouvernement, quant à lui, avance que cette contrainte salariale ferait fuir les entreprises.

https://p.dw.com/p/C6zd

« La coalition [gouvernementale] refuse tout salaire minimum unitaire ». C’est la Süddeutsche Zeitung qui pose, dès sa Une, le cœur du problème. Les syndicats allemands, regroupés au sein du DGB, réclament quant à eux l’instauration d’un revenu minimum légal à 7 euros 50 de l’heure dans l’ensemble du pays. La SZ rappelle que dans certains secteurs, comme la coiffure, et dans certaines régions, comme en Saxe, les employés ne gagnent parfois que 3 euros 82 de l’heure. Il existe donc en Allemagne des salaires dont on ne peut pas vivre décemment. La revendication du DGB n’est pas seulement l’expression de sa détermination á lutter contre cette injustice, estime la SZ, mais bel et bien l’aveu de son impuissance puisque les tarifs ayant cours actuellement, les syndicats aussi ont dû les approuver, faute d’avoir une influence suffisante pour s’imposer face au patronat.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung se demande pour sa part quand les syndicats reviendront enfin à la raison. Le quotidien conservateur mentionne les appels de la chancelière au DGB, pour que les syndicats participent aux réformes sociales, mais ceux-ci méprisent cette main tendue par les politiques. La FAZ se gosse de la vieille litanie du chef de la confédération des syndicats. En espérant bannir les salaires les plus bas au lieu de se battre pour de meilleures subventions de l’Etat, les syndicats ne parviendront qu’à une chose, de l’avis du journal : faire que ceux qui ont au moins un job mal payé se retrouvent complètement sans emploi. La preuve pour la FAZ que les syndicats préfèrent changer leur époque plutôt que de changer eux-mêmes.

Pour finir, un coup d’œil à la tageszeitung. Elle cite Michael Sommer, le chef du DGB, qui a déclaré « Si Merkel dit qu’elle n’est pas d’accord sur les 7 euros 50, on n’a qu’à prendre 7 euros 55 ! ». À bon entendeur salut !