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Un nationaliste à la tête de Chypre nord

20 avril 2010

Les journaux allemands reviennent sur la victoire de Dervis Eroglu à l’élection présidentielle de Chypre nord, la partie turque de cette île divisée depuis 1974.

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Le vainqueur de l'élection présidentielle, Dervish Eroglu, est partisan d'une solution à deux Etats pour Chypre.Image : AP

Le Premier ministre nationaliste l'a emporté dès le premier tour sur le président sortant Mehmet Ali Talat. Certaines inquiétudes se font à présent sentir au sein de la communauté internationale quant à l'avenir des pourparlers de paix avec la partie grecque de l'île.


UN Generalsekretär Ban Ki-moon in Zypern
Le secrétaire-général de l'ONU s'est rendu à Chypre au mois de février pour encourager les négociations entre les parties grecque et turque.Image : AP

Dervis Eroglu a certes l'intention de poursuivre les discussions engagées avec le président Christophias, du sud de l'île, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, mais dans les esprits, sa victoire sur le président sortant de Chypre nord signifie la fin des espoirs de réunification. Et ceux-ci n'étaient déjà pas bien grands. Ce sont d'abord les Chypriotes grecs qui ont rejeté le plan de règlement du conflit de l'Onu il y a quelques années. Aujourd'hui, c'est le côté turc qui durcit sa position. C'est une fois de plus une occasion manquée pour l'île divisée depuis 1974.

Pour la Süddeutsche Zeitung, les Chypriotes turcs ont laissé libre cours à leur colère lors du scrutin, notamment contre l'Union européenne et sa politique. La décision de Bruxelles d'accueillir les Chypriotes grecs au sein de l'Union en 2004 – alors qu'ils venaient de rejeter avec verve une chance de réunification – cette décision a été fatale pour le président sortant, le pro-européen Mehmet Ali Talat. Si l'Union européenne veut vraiment faire quelque chose pour la paix sur l'île, alors elle doit donner aux Chypriotes du nord une perspective d'adhésion, avec une condition : le retrait total des troupes turques.

Island Vulkan Natur Landschaft
A cause du nuage de cendres causé par l'éruption d'un volcan en Islande, l'espace aérien est resté fermé plusieurs jours dans de nombreux pays européens.Image : picture-alliance/dpa

Le journal die Welt revient de son côté sur les critiques des compagnies aériennes face à la longue fermeture de l'espace aérien, à cause du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande. Les entreprises assument les conséquences de leurs décisions économiques et sont conscientes quand elles prennent des risques. Toutefois, lorsqu'il s'agit de la sécurité d'êtres humains et que leur vie pourrait être en danger, la politique doit fixer des limites selon les informations dont elle dispose. Et quand ces informations sont insuffisantes, ce n'est pas une erreur, dans le doute, d'opter pour la plus grande prudence.

Le Financial Times Deutschland s'insurge de son côté contre les compagnies aériennes qui réclament à présent des aides publiques exceptionnelles. La politique ne devrait apporter son aide que si une catastrophe faisait plonger dans le gouffre l'ensemble du secteur de l'aviation et si cela menaçait l'infrastructure entière d'un pays. Mais on ne doit pas faire appel au contribuable pour maintenir à flots des compagnies aériennes qui ne sont même pas capables de supporter quelques jours sans chiffre d'affaires.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Sandrine Blanchard