Un gouvernement d'unité nationale pour le Liban
11 juillet 2008Après un mois et demi de tractations, les deux grands mouvements politiques sont parvenus à dépasser leurs clivages et à surmonter les derniers obstacles pour se réunir au sein d'un nouveau gouvernement. Un évènement qui intervient sept semaines après l'accord politique conclu sous l'égide du Qatar entre la majorité pro-occidentale et l'opposition pro-syrienne. Un accord qui avait déjà permis l'élection à la présidence du chef de l'armée Michel Souleïmane.
"Malgré leurs différents, les hommes politiques ont pris en compte les intérêts libanais" : tels sont les mots du Premier Ministre, en allusion aux divergences sur la répartition des portefeuilles. Il y en aura finalement 16 pour la majorité, 11 pour l'opposition et 3 nommés par le chef de l'Etat. Selon Fouad Siniora, la nouvelle formation aura deux tâches fondamentales : restaurer la confiance dans le système politique libanais et promouvoir la modération.
C'est la deuxième fois que le Hezbollah participe au gouvernement. La première, c'était en 2005. Mais fin novembre l'année suivante, six ministres du mouvement avaient démissionné. Il protestaient ainsi contre la décision d'appuyer la formation d'un tribunal international, chargé de juger les assassins de Rafic Hariri.
Un des principaux défis de la coalition : apaiser les tensions politico-religieuses qui ont fait plusieurs morts encore depuis l'accord de Doha puis préparer les élections législatives de l'an prochain.
Le chef de la diplomatie allemand, Frank-Walter Steinmeier, a salué le travail de Fouad Siniora. Il espère que cette étape permettra au Liban de bénéficier de davantage de stabilité et d'une plus grande sécurité.
Par ailleurs, les présidents syrien et libanais, Bachar al-Assad et Michel Souleïmane se rencontreront demain à Paris, en présence de leur homologue Nicolas Sarkozy.