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Un front contre le putsch au Mali

Jean-Michel Bos26 mars 2012

Plus d'un millier de personnes ont manifesté à Bamako pour dire non à la junte qui a pris le pouvoir au Mali. Une réunion extraordinaire des chefs d’Etat membres de la CEDEAO est prévue demain à Abidjan.

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BAMAKO, March 22, 2012 Mutinous soldiers gather in front of the State Television Station in Bamako, capital of Mali, March 22, 2012. Mali's National Committee for Redressment of Democracy and Restoration of the State (CNRDR) announced on Thursday morning on Mali's state-owned television that it had overthrown President Amadou Toumani Toure from power. zy
Image : picture-alliance/ZUMAPRESS

Militants et sympathisants du "Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République" créé ce dimanche se sont retrouvés à la bourse du travail de la capitale malienne Bamako. Dans un discours clair et direct, ils exigent le départ de la junte à travers ce jeu de mot qui rappelle le printemps arabe, "Sanogo, dégage !". Diakaté Siaka, secrétaire général de l'Union nationale des Travailleurs du Mali, réclame le "retour à l'ordre constitutionnel, l'intégrité du territoire et l'unité nationale".

Le front anti-putsch, composé de 38 partis dont les formations majeures, a été rejoint par le syndicat estudiantin qui a aussi joué un rôle prépondérant dans le départ du pouvoir de Moussa Traoré, le 26 mars 1991.

Isolement de la junte

Soldats rebelles filmés par l'ORTM, la télévision nationale malienne
Soldats rebelles filmés par l'ORTM, la télévision nationale malienneImage : Reuters

En face, la junte dispose d'un appui politique, aussi petit soit-il. Hier, Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), le seul parti politique d'opposition présent dans l'Assemblée qui vient d'être dissoute, a créé le « MP22 », le Mouvement populaire du 22 mars, favorable aux putschistes. Mais pour Gilles Yabi, de l'International Crisis Group, cet appui reste faible et décrit "l'isolement de la junte."

D'autres formations proposent une troisième voie et se sont réunis sous le nom d'Alliance des démocrates et patriotes pour la sortie de crise, ADPS. Moussa Mara, président du parti Yelema (changement) explique :  "Aujourd'hui, les putschistes ont le pouvoir. En face, il y a une société civile et une classe politique. Il s'agit de se mettre dans une position de construction. Il faut définir un processus en vue de rétablir les institutions."

Intervention militaire en option ?

Les voisins de la sous-région veulent prendre leurs responsabilités. Pour ce faire, les chefs d’états membres de la CEDEAO se retrouvent demain mardi à Abidjan. L'option d'une intervention militaire en cas d’échec des discussions pour amener les putschistes à la raison pourrait être évoquée.

Le Mali a partiellement rouvert cet apres midi ses frontières aériennes et terrestres, fermées après le coup d'Etat militaire du 22 mars, notamment pour permettre l'acheminement des denrées de première nécessité

Auteur : Isaac Dosso
Edition : Anne Le Touzé