Un fichier de données antiterroristes pour l'Allemagne
4 septembre 2006Un fichier consultable à la fois par la police et par les services secrets, une grande première dans un pays où les compétences sont clairement séparées et où la sécurité relève la plupart du temps des Etats fédéraux. Le président de la conférence des ministres Günther Beckstein, ministre de l’Intérieur de Bavière :
« Ont accès à ce fichier antiterroriste : la police criminelle fédérale, la police, les services de renseignements, l’office de protection de la constitution, et la police chargée de la protection de l’Etat. »
Un fichier qui sera divisé en deux parties : dans la première, seule l’identité des suspects sera répertoriée, dans la seconde viendront s’ajouter d’autres renseignements : appartenance à une organisation terroriste, possession d’armes, coordonnées bancaires et téléphoniques, formation, métier, voyages et surtout la religion de la personne concernée, c’était jusqu’à présent le point d’achoppement des discussions. Mais les ministres ont trouvé un compromis : pour avoir accès à cette deuxième partie, il faudra donner une justification précise. Tout le monde est satisfait, y compris la police. Konrad Freiberg est président du syndicat de la police allemande.
« C’est une mesure nécessaire. Tous les gens concernés sont d’accord là-dessus depuis cinq ans : nous avons besoin d’un tel fichier, d’une coordination plus étroite des informations entre la police et les services de renseignements. Mais je le dis franchement : ce n’est pas un remède miracle. Ce qui est important, c’est que nous ayons des policiers qui participent en amont à la lutte antiterroriste, par exemple en observant les gens censés être dangereux. »
Par ailleurs, les ministres ont évoqué la possibilité de durcir la loi concernant les droits des étrangers. Un groupe de travail est d’ailleurs chargé de changer les conditions de délivrance des visas.
Pour ce qui est du fichier de données en lui-même, le ministre de l’Intérieur Wolfgang Schäuble a promis qu’il serait mis à disposition le plus vite possible. Les experts, eux, tablent sur une année de travail.