Un contrat militaire vole en éclat
5 août 2014C'est le signal fort de la chancelière allemande, Angela Merkel, envers le président Vladmir Poutine, commente Die Welt. Pour le journal, en annulant le projet militaire évalué à 100 millions d'euros, le gouvernement fédéral allemand vient de montrer à Moscou, qu'il ne badinera pas avec les sanctions prises par les pays de l'Union européenne contre le Kremlin. Die Welt souligne que le contrat dont il s'agit a certes été signé avant le 30 juillet- et donc certainement pas visé par les nouvelles sanctions de Bruxelles. Mais il faut comprendre cette décision de Berlin comme un nouvel avertissement, qui fausse finalement tous les petits calculs des autorités russes, conclut Die Welt.
Pour sa part, la Süddeutsche Zeitung, qui avait relayé en premier l'information, indique que le centre d'entraînement qui devait ouvrir cette année, dans la région de la Volga, devait accueillir jusqu'à 30.000 soldats par an. Faut-il alors craindre des poursuites judiciaires contre l'entreprise allemande, Rheinmetal, qui a passé le contrat avec Moscou, s'interroge de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung ? Selon le porte-parole du ministre allemand de l'Economie, le gouvernement est en contact avec l'entreprise. Cette dernière a la possibilité de réclamer une compensation financière. Même si le journal rappelle cependant que cela ne pourra se faire que dans le strict respect de l'intitulé du contrat de commande et de livraison. Cela ne concerne que l'exportation du matériel technique et technologique pour des engins de guerre et non la livraison d'armes vers la Russie, écrit la Faz.
Les hommes d'abord et après le business
Mais là aussi, il faut savoir, souligne le journal, que les contrats - déjà signés - concernant les exportations européennes d'armements vers la Russie ne sont pas rétroactifs. C'est cette disposition qui devra permettre entre autre à la France de livrer deux navires de guerre Mistral commandés par Moscou.Die tageszeitung s'interroge à son tour sur les dommages financiers que cette décision va causer - en gros - à l'économie allemande. Mais la réponse du vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel est sans équivoque, rapporte die taz : «les hommes d'abord et après le business...»