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Un choix cornélien...

31 mars 2011

La presse allemande d'aujourd'hui traite entre autres le dilemme de l'alliance internationale d'armer ou non les rebelles libyens et les quotas de femmes aux postes à responsabilités dans l'industrie allemande.

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Armer les rebelles libyens est une décision lourde de conséquences.Image : picture alliance/dpa

Doit-on ou non livrer des armes aux rebelles libyens. Un débat un peu artificiel, estime die Welt. De fait, avec ses frappes aériennes, la coalition internationale agit comme l'armée de l'air des rebelles. Cette interprétation généreuse de la résolution des Nations-Unies est acceptée par le Conseil de Sécurité parce que l'appui ainsi donné aux rebelles pour repousser les soldats du dictateur libyen est le moyen le plus efficace de protéger les populations civiles. Cela pourrait tout aussi bien valoir pour des livraisons d'armes.
L'idée est dangereuse, estime par contre la Süddeutsche Zeitung. Une fois cette guerre terminée, vers qui les rebelles dirigeront-ils ces armes ? Rappelez-vous l'Afghanistan et ses moudjahidines, les soldats de Dieu, armés par l'Occident pour lutter contre l'Armée Rouge. Celle-ci retirée, ces combattants se sont rebaptisés talibans, ont déclenché une guerre civile et retourné leurs armes contre leurs anciens fournisseurs. Le même scénario pourrait se reproduire en Libye. La seule issue: faire confiance aux rebelles tant qu'ils aspirent à la liberté et qu'ils ne succombent pas aux chants des sirènes qui leur promettent la théocratie.

Afghanistan Waffen Sicherheitsfirmen
Après avoir repoussé l'envahiseur soviétique avec des armes occidentales, les talibans se sont retournés contre leurs fournisseurs.Image : picture-alliance/dpa

La place des femmes à la tête des entreprises allemandes

Second sujet important dans les colonnes des journaux allemands : les 30 principales entreprises allemandes cotées en Bourse se sont engagées mercredi à publier des objectifs chiffrés de représentation des femmes aux postes de direction, mais continuent de refuser toute tentative de Berlin de légiférer sur la question. L'occasion pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung de souligner les dissensions entre Ursula von der Leyen, Ministre fédérale de l'Emploi, et sa collègue Kristina Schröder, Ministre de la Femme et de la Famille. La première voulant un quota de 30 % de femmes dans les organes de direction d'ici 2018, la seconde proposant un compromis qui verrait le gouvernement légiférer pour imposer aux entreprises de se fixer individuellement un objectif en la matière d'ici 2013. Si le cabinet Merkel approuve cette dernière proposition, l'industrie trouve qu'elle va encore trop loin.
Le plan de madame Schröder fait des remous, note la Tageszeitung. Une chose pourtant est sûre, il est flou et mal formulé. « Obligation légale à l'engagement volontaire », que veut dire ce charabia administratif ? Et puis, ce projet ne propose quasiment aucune sanction pour les entreprises qui ne respecteraient pas la loi. Il ne va donc pas servir à grand-chose, critique le quotidien.

Frauengipfel Frauenquote Brüderle von der Leyen Schröder
Au contraire du gouvernement, les industriels allemands ne veulent pas de quotas de femme aux postes de direction.Image : dapd

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau