Un assassinat crée la tourmente en Slovaquie
13 mars 2018Le ministre slovaque de l'Intérieur, Robert Kalinak, a annoncé sa démission pour calmer la colère de la rue depuis l'assassinat de Jan Kuciak qui enquêtait sur la corruption au sommet de l'Etat slovaque.
Il y a deux semaines, écrit la Neue Zürcher Zeitung, personne ne connaissait le journaliste Jan Kuciak. Mais son assassinat brutal et celui de sa compagne ont eu l'effet d'un tremblement de terre. Le quotidien Suisse de langue allemande salue la mémoire du jeune journaliste symbole, d'une plume qui rompt avec le service aux oligarques et autres sirènes politiciennes. Un symbole aussi des attaques régulières contre les journalistes, longtemps restées tabou en Europe de l'est.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung n'est pas sûre que la démission – "tardive" - de Robert Kalinak puisse suffire pour maintenir le Premier ministre Robert Fico et sa coalition au pouvoir. Certes le souhait du parti Most-Hid de la minorité hongroise et membre de cette coalition, de la tenue d'élections anticipées, a pu pousser Kalinak vers la sortie. Mais la FAZ pointe un facteur encore plus puissant, c'est la pression de la rue. Jamais, depuis la chute du régime communiste il y a 29 ans, on n'a vu un rassemblement d'une telle ampleur que celle de vendredi, note le journal.
Levée de bouclier au sein de la population
"Soulagement. Et le désir de voir plus” – le journal die tageszeitung se fait lui-même l'écho des commentaires de la presse slovaque qui veut la tête de Robert Fico. Ces commentaires vont de pair avec l'opinion nationale en général. D'autres manifestations sont annoncées. Les couteaux sont sortis au point que même le président slovaque Andrej Kiska ne fonde son espoir d'un retour à l'apaisement que sur une réforme gouvernementale ou des élections anticipées.
D'autres journaux commentent le nouveau deal en Allemagne entre les géants de l'énergie RWE et E.ON, autrefois rivaux. Pendant que RWE produit l'énergie fossile et renouvelable, E.ON s'occupera de la commercialisation. "Une transaction spectaculaire qui va recomposer le marché européen de l'énergie", estime le quotidien économique Handelsblatt sur son site internet.
La Frankfurter Rundschau croit savoir que tout ceci a été concocté durant les négociations en vue de la coalition gouvernementale en Allemagne. Le journal se demande aussi si cet accord tiendra au-delà de 2021, le temps de l'actuelle législature.