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Un accord historique ?

Philippe Pognan25 novembre 2013

L'Iran et le groupe des six grandes puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) ont signé à Genève un premier accord en vue de limiter et de contrôler le programme nucléaire iranien.

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Guido Westerwelle, Catherine Ashton, Mohammad Javad Zarif...et John KerryImage : Reuters

Depuis des années, l'Occident et Israël soupçonnent l'Iran, qui jure jusqu'ici ne travailler qu'à un programme nucléaire civil, de vouloir en fait se doter de l'arme atomique. Mais si certains qualifient déjà cet accord d'« historique », Israël, lui, l'a immédiatement contesté.

A l'issue de cinq jours d'intenses discussions, les représentants de l'Iran et du groupe des Six ont annoncé devant la presse internationale avoir conclu un accord. L'Iran s'est solennellement engagé à limiter son programme nucléaire contesté en échange d'un allègement des sanctions économiques imposées jusqu'ici par l'Occident.

Atomverhandlungen mit Iran in Genf
Table des négociations à GenèveImage : Reuters

Ce que prévoit l' accord

Il est prévu que sur le stock d'uranium existant enrichi à 20%, l'Iran en retienne la moitié en oxyde d'uranium pour fabriquer du combustible destiné au réacteur de recherche civil iranien TRR. Le stock restant devra être dilué à moins de 5%. En outre, Téhéran s'engage à ne pas enrichir de l'uranium à plus de 5% pendant six mois et à ne pas se doter de nouveaux sites d'enrichissement.

Benjamin Netanyahu : «Une erreur historique»

Benjamin Netanjahu
Benjamin NetanyahuImage : Reuters

Pour le Premier ministre israélien c'est un «mauvais accord » qui allège les sanctions pour l'Iran et lui permet de maintenir une « partie significative » de son programme nucléaire. Avi Primor, ex-ambassadeur d'Israël en Allemagne, explique ce scepticisme par la peur qu'ont les Israéliens face à un Iran qui serait doté de la bombe atomique :

Avi Primor
Avi PrimorImage : dapd

« La peur est entretenue par les Iraniens qui nous promettent la destruction. Ils travaillent à la construction de la bombe atomique pour nous détruire comme le chef spirituel et le vrai maître de l'Iran, l'ayatollah Khamenei nous a promis il y a encore quatre jours… Netanyahu a lui-même vraiment peur d'un Iran qui serait puissance atomique, mais en même temps il se sert de cette menace comme d'un moyen de politique intérieure, pour rassembler ses partisans. »

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui-même qualifié l'accord de succès.

Seulement une première étape

Les Israéliens redoutent qu'une fois encore les Iraniens ne cherchent qu'à gagner du temps et à soulager leur économie qui souffre gravement des sanctions. Avi Primor à propos de l'Iran:

« La population qui ne veut pas de ce régime, veut malgré tout la bombe atomique, c’est une question de fierté nationale. Même les pays les plus pauvres, les pays du tiers monde qui souffrent de la faim, ne manquent jamais d’argent pour se procurer des armes. C’est pour cela que je crois que si les sanctions devaient être complètement levées, l’Iran reprendrait son programme… »

Les Occidentaux sont conscients qu'il ne peut s'agir là que d'une première étape vers un accord global et définitif. A Washington, le Congrès américain a déjà annoncé être favorable à de nouvelles sanctions renforcées contre l'Iran, au cas où Téhéran ne respecterait pas l'accord conclu à Genève.

Selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry , « d'énormes engagements en termes de vérification, de transparence et de responsabilité» seront nécessaires pour obtenir un accord complet.