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Un accord - Désaccord ?

Christophe Lascombes9 décembre 2013

Les journaux allemands reviennent sur la décision du président allemand, Joachim Gauck, de boycotter les Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi, mais s'attardent d'abord sur l'accord signé par l'OMC ce week-end.

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La mondialisation du commerce est-elle une chance ou un boulet pour la sécurité alimentaire ?
La mondialisation du commerce est-elle une chance ou un boulet pour la sécurité alimentaire ?Image : picture alliance/dpa

De nouveau, ce sont les plus pauvres qui perdent, titre amèrement die tageszeitung. Ce nouvel accord de libération des échanges sacrifie un aspect pourtant essentiel de la lutte contre la pauvreté et pour le développement : la sécurité alimentaire. Les nouveaux règlements interdisent désormais aux pays émergents de constituer des réserves alimentaires en achetant et en revendant des produits agricoles à prix fixés par l'État. Ce que font pourtant les pays industrialisés depuis longtemps en subventionnant leurs exportations. Cette politique représente toutefois un soutien essentiel aux petits agriculteurs qui, aujourd'hui encore, assurent 70 % de la production de tous les produits alimentaires dans le monde. L'interdire veut dire que la sécurité alimentaire est incompatible avec le libre-échange.

WTO Konferenz auf Bali 2013
L'OMC démontre que la négociation permet de résoudre les conflitsImage : Reuters

Au contraire, pour la Süddeutsche Zeitung, cet accord de Bali est un bienfait pour l'Humanité, car il repose sur trois piliers essentiels : la réduction de la bureaucratie douanière, l'ouverture de nouveaux marchés importants aux pays émergents et, enfin, la réduction pour tous les pays des subventions publiques à leur agriculture. Point supplémentaire, qui devrait être cité en exemple dans de nombreux domaines : l'OMC démontre ainsi qu'un processus de médiation compliqué est à même de résoudre des conflits sans recourir aux armes.

Le quotidien de Munich revient également dans ses colonnes sur l'impact politique de la décision prise par le président allemand de boycotter les Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi. À l'inverse de nombreux hommes politiques ordinaires, Joachim Gauck ne s'interroge pas seulement sur les conséquences de ses actes, il obéit également à sa conscience. Et c'est pour cela qu'il ne veut pas cautionner par sa présence un spectacle destiné à redorer le blason d'un régime non démocratique.

Le président allemand ne veut pas être utilisé par le chef de l'État russe
Image : picture-alliance/dpa

Une décision qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : le président allemand honore certes les dissidents, militants des Droits de l'Homme et prisonniers politiques russes qui avaient expressément souhaité que les chefs d'État du monde entier laissent Vladimir Poutine seul sur son tapis rouge. Il n'empêche que ce geste risque de heurter la toute nouvelle fierté nationale de la population russe qui ne verra ici que l'expression d'un moralisme méprisant. Il aurait été plus efficace que le président allemand exprime ses réserves et ses critiques devant les caméras russes, à Sotchi, conclut le quotidien de Francfort.