Triomphe nationaliste en Finlande
18 avril 2011C'est d'abord le succés d'un homme. Celui de Timo Soini, carrure d'armoire à glace, discours populiste et eurosceptique. Il est un leader charismatique et a su convaincre. Notamment la classe ouvrière qui a l'impression d'être délaissée par le parti social démocrate. Au lendemain de sa victoire, Timo Soini ne cache pas sa satisfaction:"Tout le monde doit respecter la volonté du peuple finlandais. Notre parti ne se situe pas sur l'aile droite, nous siégeons au Parlement entre les Sociaux démocrates et le parti du centre depuis des décennies, donc pas de souci. Mais vous avez vu ce qui est arrivé à la Finlande... les Finlandais se sont prononcés. C'est une avancée, une belle victoire. Elle doit être analysée honnêtement et je crois qu'une nouvelle ère a débuté en Finlande."
Eurosceptique et xénophobe
La nouvelle ère c'est d'abord un "non" clair et net à l'aide financière aux membre de l'UE en difficultés. Timo Soini vise le Portugal, qui après la Grèce et l'Irlande a recours au plan de sauvetage européen. Or en Finlande, démocratie modèle, c'est le Parlement qui décide sur les demandes de fonds de financement. Et la nouvelle assemblée pourrait donc retarder l'adoption du plan d'aide au Portugal. De quoi rendre les marchés financiers encore plus nerveux. Autre fonds de commerce de ce parti populiste qui a le vent en poupe: le discours anti-immigrés. Timo Soini évite tout propos raciste, il en laisse le soin à d'autres, les seconds couteaux de son parti. Les Roms ou les Somaliens, qui ne sont pas plus de 7000 dans un pays d'un peu plus de 5 millions d'habitants ont été , durant la campagne désignés comme boucs émissaires des Finlandais touchés par la crise. Des vieilles ficelles qui, on le voit,marchent toujours...
Auteur: Elisabeth Cadot
Edition: Sandrine Blanchard