Theresa May ou Jeremy Corbyn ?
8 juin 2017C'est un véritable duel à distance que se sont livrés Theresay May et Jeremy Corbyn dans leurs derniers meetings de campagne. Le chef de l'opposition travailliste a accusé la Première ministre de maintenir la sécurité du pays "à moindres frais". Jeremy Corbyn promet de recruter 10.000 nouveaux policiers et un millier d'agents supplémentaires pour les services de renseignement. Pour sa part, la cheffe du gouvernement a durci le ton en déclarant qu'elle pourrait restreindre certains droits fondamentaux qui réduiraient la liberté de mouvement des personnes suspectées d'activité terroriste. Theresa May prévoit en outre d'accélérer l'expulsion du territoire britannique de toute personne suspectée de terrorisme. Anthony Glees est Politologue à l'Université de Buckingham.
"Nous savons qu'il y a environ 23 000 djihadistes présumés en Grande-Bretagne. Mais nous ne pouvons pas les contrôler parce que Theresa May avait interdit ces contrôles en 2010, quand elle était ministre de l'Intérieur. "
Les trois attentats survenus en moins de trois mois en Grande Bretagne ont fait passer au second plan le Brexit, un sujet qui aurait dû être au centre la campagne électorale. C'est en effet dans la perspective des négociations de sortie de l'Union européenne que Theresa May a convoqué ces élections législatives anticipées, trois ans avant la date prévue. Anthony Glees de l'Université de Buckingham.
"Nous avons voté l'an dernier en faveur du Brexit, sans qu’un seul politicien nous dise ce que signifiait véritablement la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne"
Les pays européens, qui surveillent les législatives britanniques comme le lait sur le feu, s'inquiètent de l'écart plus serré que prévu entre conservateurs et travaillistes. Bruxelles craint qu'une absence de majorité absolue ait des répercussions négatives sur les négociations du Brexit, quel que soit le vainqueur du scrutin. Si Theresa May, par exemple, parvenait à renforcer sa faible majorité, elle serait moins redevable aux eurosceptiques de son propre parti conservateur. Ce qui pourrait l'amener à faire des compromis sur le paiement de la facture de 500 à 100 milliards d'euros que Bruxelles réclame à Londres. Quant au travailliste Jeremy Corbyn, il avait, lui, appelé à voter pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE.