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TERREUR A MADRID

Christophe LASCOMBES12 mars 2004

La presse allemande traite de manière unanime en première page les attentats meurtriers d'hier en Espagne ainsi que les spéculations sur leurs auteurs...

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L'Espagne manifeste sa douleur à la suite des attentats meurtriers d'hier
L'Espagne manifeste sa douleur à la suite des attentats meurtriers d'hierImage : AP

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, après le 11 septembre américain, c’est désormais le 11 mars espagnol qui entre dans les annales du terrorisme aveugle et meurtrier. Madrid, métropole européenne du plaisir de vivre, est devenu un théâtre de sang, de douleur et de souffrances. Malgré un démenti accusant l’organisation Al-Quaida, les Basques de l’ETA restent accusés uni sono par la classe politique espagnole d’être les auteurs de ce massacre.

Pour die Welt, les images sont semblables à celle d’autres attentats horribles et le journal fait lui aussi le parallèle avec le 11 septembre 2001. Jamais pourtant la terreur n’aura été aussi destructrice sur le continent européen. Et dans sa brutalité, cet acte barbare révèle à quel point nous sommes démunis contre cette forme de guerre baptisée « asymétrique » dans le jargon militaire moderne. Pour l’instant, on ignore encore tout des auteurs de ces attentats qui peuvent être tout aussi bien des sbires d’Ossama Ben Laden que des Basques de l’ETA.

Pour la Frankfurter Rundschau, si la terreur a frappé au cœur de l’Europe et si l’Espagne est depuis longtemps confrontée à la violence terroriste des séparatistes basques, la responsabilité de l’ETA n’est pas aussi évidente. Au cours des années passées en effet, l’organisation séparatiste a toujours prévenu à temps les forces de sécurité avant de déclencher ses explosions, semblant refuser l’idée d’être l’auteur d’un massacre. Mais même si on n’en connaît pas encore les auteurs, ce drame aura tout de même pour effet positif le regroupement général de la nation espagnole. Alors qu’il y a quelques jours encore, les hommes politiques agitaient le spectre d’un pays tombant en quenouille, aujourd’hui, Basques, Galiciens, Catalans et Andalous font cause commune avec les Castillans.

Pour la Süddeutsche Zeitung enfin, la réaction politique ne doit pas être une campagne aveugle à la George W. Bush. Si les services secrets, la police et la justice doivent s’engager encore plus dans la bataille, ils ne parviendront pas à eux seuls à vaincre la terreur et ses variantes perfides. Si l’on ne peut négocier avec des assassins, il n’en faut pas moins reprendre le plus vite possible le dialogue avec les forces modérées afin d’isoler vraiment l’ETA. Car on ne pourra jamais surveiller tous les hôtels de ville ni tous les trains de banlieue, conclut le journal.