Tel qu'en lui-même toujours il change...
25 juin 2010Une décision louée par die Welt. Rompu aux arcanes des médias et de la sphère politique, le général Petraeus a également démontré en Irak qu'il était capable de gérer les relations ami-ennemi complexes des sociétés tribales et qu'il savait négocier, même avec les interlocuteurs les moins appétissants. Si jamais il est possible de finir cette guerre de manière acceptable, Petraeus est l'homme idéal pour cela.
Ce remplacement à la tête des troupes alliées en Afghanistan fait dire à la Tageszeitung : Barack Obama fait œuvre de continuité. Après la réforme de la santé, la crise financière et la marée noire, la solution rapide de cette crise est un succès à court terme pour Barack Obama. Et cela souligne dans le même temps sa capacité à tenir les rênes. Pourtant, c'est aussi une occasion manquée de réfléchir en profondeur sur cet engagement en Afghanistan, regrette le quotidien de Berlin.
Même son de cloche chez la Frankfurter Rundschau. Si Barack Obama affirme que sa stratégie dans l'Hindu-Kusch reste la même, celle-ci n'en demeure pas moins contradictoire : par exemple, augmenter aujourd'hui le nombre des soldats pour se retirer dès 2011. Cet agenda reflète plus les contraintes politiques à l'œuvre à Washington que la réalité sur le terrain. Si le président américain exige la loyauté de ses généraux, il est par contre tenu de parler clair à ses soldats. Barack Obama sera aussi présent aux sommets du G8 et ensuite du G20 au Canada.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'une des questions cruciales peut être résumée ainsi : faisons-nous des économies ou bien continuons-nous à faire des dettes ? La chancelière allemande ne partage pas l'ambition de Barack Obama de continuer à faire des cadeaux à l'économie. À Toronto, elle veut également dénoncer l'accusation selon laquelle Berlin ne ferait rien pour la conjoncture mondiale. Mais comme cette dissension transatlantique ne doit pas s'envenimer, chacun des deux partenaires pourra lire dans la résolution finale ce qui conviendra le mieux à sa politique intérieure.
La Süddeutsche Zeitung n'attend aucun compromis de la part du président américain. 17 mois après son entrée en fonctions, les relations entre Barack Obama et ses homologues ne sont toujours pas chaleureuses. Cette froideur se reflète dans la politique étrangère des USA. Et ce sont en premier lieu les Européens, partenaires privilégiés de l'OTAN pendant des décennies, qui la subissent. Si l'Europe a soupiré d'aise le jour où George W: Bush a quité la Maison-Blanche, elle découvre aujourd'hui que son successeur choisit aussi ses partenaires selon son bon vouloir.